L'art pour aider à comprendre les fake news : "C'est relativement simple de recréer un théâtre de guerre totalement factice"
La Fondation groupe EDF expose les œuvres d’une vingtaine d’artistes qui alertent sur la prolifération des "fake news".
C’est une première en France que propose la Fondation groupe EDF avec son exposition sur les fausses informations. Estampillé "Fake News – Art, Fiction, Mensonge", l’événement ouvert jusqu’au 30 janvier prochain est l’occasion de "vraiment travailler à la pédagogie autour de ces fakes news dont on entend parler sans arrêt", présente l'un des commissaires de l’exposition, le journaliste Laurent Bigot.
Pour expliquer comment elles se fabriquent, se diffusent et se détectent, plusieurs artistes ont été sollicités. Parmi eux, Alain Josseau. Son œuvre "G255", l’une des premières présentées, invite le visiteur à découvrir la fabrication d’une image vidéo. "On a une maquette en carton qui représente des immeubles un peu en ruines avec derrière la possibilité d’incruster toutes sortes d'images de théâtres de guerre du monde entier. C’est ce qu’a fait l’artiste, explique Laurent Bigot. Il démontre ainsi qu’avec un équipement relativement simple, du carton, et de quoi tourner devant un fond vert, on arrive à recréer un théâtre de guerre totalement factice."
Si les fausses informations existaient bien avant Internet, la rapidité de leur diffusion est désormais phénoménale. Pour illustrer le phénomène, une animation vidéo permettant de visualiser la vitesse de propagation à travers le monde de quelques-unes des fake news sur le Covid-19 est présentée.
L’artiste français encoreunestp propose également deux œuvres dans l’exposition dont "Make Truth Great Again" inspirée par un chiffre vertigineux : 5,2 fake news seraient vérifiées chaque seconde dans le monde. "J’ai décidé de créer un algorithme qui allait récupérer en temps réel les fake news qui sont fact-checkées dans le monde, détaille l'artiste, afin de les restituer aux visiteurs de l’exposition, pour qu’ils puissent ressortir de l'exposisiton avec ce chiffre en tête. Et je tenais vraiment à faire une installation numérique qui puisse montrer de manière visuelle et artistique cette statistique qui, pour moi, est énorme."
L’Allemand Simon Weckert montre pour sa part la facilité avec laquelle naît une fausse information dans une performance très drôle, "Google Maps Hacks". "Lartiste allemand promène dans un petit chariot 99 téléphones portables connectés à Google Maps. Il parvient, en traînant ce chariot dans les rues de Berlin, à tromper Google en lui faisant croire qu’il y a 99 véhicules quasiment à l’arrêt dans une artère et l’oblige à produire un itinéraire bis pour ses utilisateurs."
Pour résister aux fausses informations, deux solutions : la déconnexion ou le recours à des outils techniques qui restent encore peu utilisés par le grand public.
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