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"Plenel condamne à mort une deuxième fois 'Charlie Hebdo'": l'édito choc de Riss pour répondre au patron de Mediapart

Le directeur de la rédaction du journal satirique signe un édito dans lequel il reproche à Edwy Plenel d'avoir prononcé un "appel au meurtre" à l'encontre de "Charlie Hebdo". Le directeur de publication de Mediapart avait reproché à l'hebdomadaire de mener, avec sa dernière une sur Tariq Ramadan, "une campagne générale de guerre aux musulmans".

Article rédigé par franceinfo
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Le dessinateur Riss, le 26 novembre 2015, à Paris. (JOEL SAGET / AFP)

"Plenel condamne à mort une deuxième fois Charlie Hebdo." L'édito de l'hebdomadaire satirique, à paraître mercredi 15 novembre, se veut grave. Ecrit par le directeur de la publication Riss, il est une réponse aux propos d'Edwy Plenel la semaine passée.

"La 'Une' de Charlie Hebdo fait partie d'une campagne plus générale (...) de guerre aux musulmans", avait estimé le directeur de publication de Mediapart sur franceinfo, en référence à la couverture de l'hebdomadaire. Il s'agissait d'une caricature d'Edwy Plenel lui reprochant son silence au sujet des accusations de viol contre l'islamologue Tariq Ramadan. Le dessin était accompagné du titre "Affaire Ramadan, Mediapart révèle : 'On ne savait pas'".

Capture d'écran d'un tweet d'Edwy Plenel répondant, le 7 novembre 2017, à "Charlie Hebdo". (TWITTER / FRANCEINFO)

Dans son édito, Charlie Hebdo rappelle qu'il "n'a envie de faire la guerre à personne", avant de s'en prendre avec virulence à Edwy Plenel. "Dans le logiciel de Plenel, critique et satire sont métamorphosées en actes de guerre", reproche le dessinateur Riss, avant d'annoncer que le journal satirique ne pardonnerait pas ses propos au patron de Mediapart.

Cette phrase n'est plus une opinion, c'est un appel au meurtre.

Riss

Charlie Hebdo

"Nous avons des choses plus importantes à faire que d'entretenir cette folie"

"Cette phrase, qui désigne Charlie Hebdo comme un agresseur supposé des musulmans, adoube ceux qui demain voudront finir le boulot des frères Kouachi", continue le directeur de publication de l'hebdomadaire satirique. "Si demain on nous liquide tous, si demain nous ne sommes plus là, espérons qu'il subsistera quelques courageux qui demanderont justice contre ceux qui nous auront frappés, mais aussi contre les esprits qui les auront armés." Le texte a provoqué de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, comme le député PS de l'Ardèche Olivier Dussopt qui a qualifié cet édito de "glaçant".

Après la une de Charlie Hebdo de la semaine dernière, 130 personnalités avaient signé une tribune en soutien à Mediapart. "Tout doit avoir le droit de se dire, de s'écrire et de se représenter, et cela doit être dit et répété, particulièrement pour Charlie Hebdo", affirment les signataires de la tribune, en ajoutant : "Nous avons aussi le droit d'écrire que la une de Charlie (...) est diffamatoire, et haineuse." Joint par franceinfo, Edwy Plenel n'a pas souhaité réagir à l'éditorial de Charlie Hebdo. "Nous n'attaquons personne. Nous avons des choses plus importantes à faire que d'entretenir cette folie", a-t-il simplement confié.

Il a ajouté plus tard sur twitter que ses propos étaient tronqués. Voici donc l'intégralité de la phrase prononcée sur franceinfo : "La 'Une' de Charlie Hebdo fait partie d'une campagne plus générale que l'actuelle direction de Charlie Hebdo épouse. Monsieur Valls et d'autres, parmi lesquels ceux qui suivent Monsieur Valls, une gauche égarée, une gauche qui ne sait plus où elle est, alliée à une droite voire une extrême droite identitaire, trouve n'importe quel prétexte, n'importe quelle calomnie pour en revenir à leur obsession : la guerre aux musulmans, la diabolisation de tout ce qui concerne l'islam et les musulmans."

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