Le magazine "Voici" publie une chronique polémique sur "les avantages à être lesbienne"
La rédactrice en chef du magazine Marion Alombert défend le caractère "troisième voire quatrième degré" de l'article.
"Qui mieux qu'une fille peut géolocaliser nos zones érogènes ?" Vendredi 18 décembre, dans sa rubrique "Sexystory", le magazine Voici détaille "les avantages à être lesbienne". Dans cette chronique, l'auteure Marion Michau énumère les différents arguments laissant penser qu'une relation lesbienne serait "mieux" voire "aussi bien" qu'une relation hétérosexuelle.
Parfois, j'envie ma copine Roxane qui aime les femmes. On est quand même sur un concept très fort : coucher et potentiellement vivre avec sa meilleure amie. Je vous laisse convertir ça en heures de rigolades, de discussions psycho, de bitchings après soirée, de partages de tampons.
Dans son papier, la chroniqueuse dévoile comment l'homosexualité peut aussi être un "concept" plein d'avantages. Celle-ci mettrait un point final au "schéma Barbie maison/Ken bière-foot", écrit-elle, qui ne nécessite pas "d'inventer son propre couple", comme l'exigerait la société à l'égard des couples hétérosexuels, à travers le partage des tâches ménagères, la garde des enfants ou encore le salaire...
Une chronique sexiste et homophobe ?
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes, y compris la chanteuse Christine and the Queens, se sont indignés, pointant les accents archaïques et homophobes de l'article.
être lesbienne pour @voici = coucher et vivre avec sa meilleure amie #ahbon https://t.co/3FSZYHGHvq
— Lucas Armati (@lucasarmati) 18 Décembre 2015
@elodienelson @pheeldoulap @voici "est-ce qu'on est plus courageuses ou plus hystériques que les hommes ?" LE FUTUR
— Christine&theQueens (@QueensChristine) 18 Décembre 2015
Pour @voici être lesbienne = se taper son miroir (les filles aiment les mêmes trucs : papoter et s'habiller) https://t.co/vpDpnOiirp
— zinebdryef (@zinebdryef) 18 Décembre 2015
@elodienelson @voici @PenelopeB Demain : « Les avantages d'être noir », « Être homo et en abuser ? » « Les handicapés, ces privilégiés »
— asr (@asr4work) 18 Décembre 2015
"On n'a pas imaginé trois secondes que ça puisse heurter"
Contactée par Les Inrocks, la rédactrice en chef de Voici, Marion Alombert, soutient sa chroniqueuse et défend le caractère "humoristique" de la rubrique "Sexy Story". "C'est une chronique où l'on se moque des relations amoureuses, dans tous les sens du terme. On se moque des hommes, des célibataires, des meilleures copines, des femmes en couples, des femmes chiantes. (...) Si vous sortez quelque chose de son contexte, évidemment des propos peuvent être mal pris. On n'a pas imaginé trois secondes que ça puisse heurter."
Publiée uniquement sur la version papier de l'hebdomadaire, la chronique est destinée aux lecteurs habituels de Voici, "capables de comprendre le second degré du magazine", défend Marion Alombert. "Ne me dites pas que tous les gens qui partagent cet article en ligne connaissent Voici", dit-elle aux Inrocks. "Je trouve ça extrêmement hypocrite. (...) Il y a un an, après Charlie Hebdo, on parlait de liberté d'expression et maintenant on ne pourrait plus." Un dernier argument qui n'a pas non plus convaincu les internautes...
Le point Charlie est un peu le point Godwin de la France. #Voici #AvantagesLesbienne
— Laszlo Perelstein (@Shuua) 18 Décembre 2015
A quel moment les journaux/magazines vont arrêter d'avancer les arguments de l'humour et du second degré ? #Voici
— Clarisse. (@Shifu_mi) 18 Décembre 2015
Ce n'est pas la première fois qu'un magazine fait parler de lui pour avoir traité de la supposée tendance des relations entre femmes. Le 15 mars 2013, le magazine Elle avait publié une chronique titrée "Une amante", dans laquelle il détaillait les "avantages" pour les femmes à avoir une amante plutôt qu'un amant. Dans ce texte, le magazine avançait que "si l'on n'est pas encore sortie avec une fille à 40 ans, c'est qu'on a raté sa vie" ou encore "c'est une expérience inédite, une énorme crédibilité de swag auprès de tous nos amis".
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