Le Pentagone demande à Wikileaks de "rendre immédiatement" les milliers de documents secrets sur l'Afghanistan
Wikileaks, le site internet fondé en 2006, a publié fin juillet près de 92.000 archives classifiées sur la guerre en Afghanistan, avec des révélations sur les victimes civiles de l'Otan, sur des présomptions de crimes de guerre et sur les liens supposés entre les services secrets pakistanais et les insurgés afghans.
Le Pentagone, qui estime que cette publication met en danger ses troupes, ses alliés et ses collaborateurs afghans, somme désormais Wikileaks de dépublier les documents."Le département de la Défense exige que Wikileaks rende immédiatement au gouvernement américain tous les documents extraits directement et indirectement des bases de données du département de la Défense", et "qu'il les efface de ses sites, de ses ordinateurs et de ses archives", a annoncé jeudi le porte-parole du Pentagone Geoff Morrell.
"La publication par Wikileaks d'un grand nombre de nos documents a déjà mis en danger nos troupes, nos alliés et les citoyens afghans qui travaillent avec nous", et "la diffusion d'informations classifiées supplémentaires ne peut qu'aggraver la situation", a-t-il ajouté.
"Ce que racontent ces documents ...c'est la guerre, la mort continuelle d'enfants"
Wikileaks a annoncé son intention de publier 15.000 nouveaux documents. Selon Julian Assange, qui a fondé Wikileaks pour dévoiler au grand jour l'existence de comportements immoraux dans le monde politique ou des affaires, l'importance des documents sur l'Afghanistan repose sur l'accumulation de petits détails jusque-là inconnus plutôt que sur la révélation d'un événement de taille. "Ce que racontent ces documents, c'est que c'est la guerre, un truc après un autre. Ce sont de petits événements continus, c'est la mort continuelle d'enfants".
La publication de ces documents a suscité de vives critiques de la part de la Maison Blanche, du Pentagone et du président afghan Hamid Karzaï. Une enquête sur ces fuites a été lancée par le Pentagone et le FBI. Un soldat américain déjà soupçonné d'avoir transmis au site WikiLeaks une vidéo d'une bavure de l'armée américaine en Irak figure parmi les suspects, a confirmé le porte-parole du Pentagone. Le première classe Bradley Manning a été transféré fin juillet du Koweït vers une prison aux Etats-Unis.
La guerre menée par les soldats américains et leurs alliés en Afghanistan est plus impopulaire que jamais aux Etats-Unis, selon un sondage publié mardi.
-> Voir le site Wikileaks
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