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Le sommet de la FAO accouche d'une souris

Le sommet de la FAO, l'organisation de l'ONU chargée de l'agriculture et de l'alimentation, s'est achevé ce soir à Rome. Il s'était fixé l'objectif ambitieux de s'attaquer à la crise alimentaire mondiale. Mais les Etats-membres n'ont pas pu se mettre d'accord et accouchent d'une déclaration de principe à minima.
Article rédigé par franceinfo
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Les pays membres de la FAO s'engagent à lutter contre la faim dans le monde. Voilà en substance la seule déclaration sur laquelle les pays-membres ont pu se mettre d'accord.

Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini a jugé la déclaration finale “décevante par rapport aux attentes” tandis que plusieurs pays dont Cuba, le Venezuela et l'Argentine ont exprimé des réserves sur le document.

Le sommet de Rome a tout de même permis de recueillir plus de 6,5
milliards de dollars de promesses de dons pour lutter contre la faim
et la pauvreté, a défendu le directeur général de l'agence de l'ONU
pour l'alimentation et l'agriculture Jacques Diouf. Reste qu'au vu de la faible volonté qui a semblé animé ce sommet, ces promesses paraissent volatiles.

La déclaration finale obtenue à l'arraché après d'âpres négociations réaffirme les conclusions des sommets sur l'alimentation de 1996 et 2002 “d'atteindre la sécurité alimentaire” et de “ réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées pour 2015 au plus tard”. Mais mardi dernier , Jacques Diouf lui-même avait estimé qu'“avec les tendances observées (actuellement), cet objectif serait atteint en 2150 au lieu de 2015”.

Les biocarburants ignorés par la déclaration

A propos de la question épineuse des biocarburants, accusés d'être en partie responsable de la flambée des cours des denrées alimentaires, le sommet de la FAO appelle avec prudence à “des études approfondies” sur cette nouvelle forme d'énergie. Les bioénergies ont été l'un des sujets qui ont dominé les trois jours de débats, les Etats-Unis et le Brésil, principaux producteurs mondiaux, les défendant avec acharnement. Le sujet controversé de l'utilisation des OGM dans l'agriculture
est absent du document final.

Environ 850 millions de personnes souffrent de malnutrition dans le monde et la crise actuelle met en danger 100 millions de personnes supplémentaires.

Grégoire Lecalot, avec agences

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