Les dirigeants du Parti socialiste se sont réunis mardi soir au Forum des images à Paris autour de Lionel Jospin
L'ex-Premier ministre présentait à Paris un documentaire de Patrick Rotman (diffusé sur France 2 les 14 et 21 janvier) sur son parcours politique, qui s'est arrêté le 21 avril 2002 avec son élimination au 1er tour de la présidentielle.
Il revient aussi sur son parcours dans un livre d'entretiens, Lionel raconte Jospin, qui sort en fin de semaine.
Ce n'est "pas la chute du mur de Berlin, ce n'est pas Mai 68, ce n'est pas des épopées. C'est une chronique démocratique mais elle est aussi mêlée à des grands événements", a précisé l'ancien Premier ministre socialiste sur le documentaire Lionel raconte Jospin, estimant que "des enseignements" étaient à tirer pour les responsables actuels du PS.
A la tribune, devant sa famille politique, son épouse Sylviane Agacinski et ses trois enfants, Lionel Jospin a indiqué qu'il s'agissait du "récit d'une vie", de "l'histoire des socialistes, de la vision de la gauche même si le documentaire est centré sur moi".
Il a indiqué avoir invité pour cette avant-première du film réalisé par Patrick Rotman, avec le concours du journaliste Pierre Favier, outre sa famille, ses "amis", ses "compagnons", ses "camarades du PS", les "membres de son gouvernement", ainsi que ceux de son cabinet et des membres de ses comités de soutien, lors de l'élection présidentielle de 2002.
Martine Aubry, François Hollande, Pierre Mauroy, Bertrand Delanoë, Vincent Peillon, Harlem Désir, Jack Lang, Jean-Pierre Jouyet étaient notamment présents. Etaient absents, Laurent Fabius et Ségolène Royal.
Des éloges
La première secrétaire du PS Martine Aubry, qui a estimé que la parole de Lionel Jospin tombait "bien à un moment où il y a tant de contre-vérités, de mensonges, de promesses non tenues" par Nicolas Sarkozy, a salué "un vrai politique engagé. Un homme engagé, un homme de loyauté". L'ancienne N°2 du gouvernement Jospin s'est dite "fière" des 35h, de la CMU, et "d'avoir appartenu à un gouvernement qui a su faire la parité et le PACS". Pour Martine Aubry, il est "un peu un symbole pour beaucoup de Français de la politique au vrai sens du terme". En 2002, où Lionel Jospin a échoué au premier tour de la présidentielle, "il y a eu un échec collectif mais il y a eu ce bilan". Cet échec était "peut être dû à ce que nous avons sous-estimé l'éclatement de la société, sous-estimé les salariés pauvres et peut-être à un parti qui n'a pas continué à analyser la société pendant que nous étions au pouvoir".
Interrogé sur un éventuel retour en politique de Lionel Jospin, l'ex-patron des socialistes François Hollande a répondu: "Après le 21 avril (2002), on pouvait se poser la question, mais là aujourd'hui, c'est terminé." Selon lui, "si la gauche et le PS ne portent pas un regard honnête et fier sur le passé, il ne peut y avoir de construction de l'avenir". Et le député de Corrèze d'ajouter: "Si nous ne sommes pas capables de regarder ce qu'ont été nos erreurs, nous les reproduirons. L'erreur, c'est de penser que l'adversaire suffit à coaliser les mécontents. Non, on ne peut gagner que sur un projet, sur une stratégie d'alliance et sur une personnalité qu'il incarne."
Pour Benoît Hamon, rare dirigeant invité n'ayant pas passé la cinquantaine, Lionel Jospin représente simplement "une voix" parmi d'autres. "Ce qu'il lègue en termes de bilan, ce sont des progrès" mais "maintenant c'est une autre époque", a estimé le porte-parole du PS saluant toutefois un "homme éminemment respectable".
Avant la projection, le documentariste Patrick Rotman a expliqué avoir découvert un homme plus drôle que sa caricature même s'il pouvait être "d'une extrême rigidité". "C'est peut-être le dernier des Mohicans (...) Il représente une forme d'action, de rapport entre le dire et le faire qui est en voie d'extinction", a-t-il estimé. "Un peu le contraire de -comment vous dites déjà ?- la politique bling-bling.
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