Médias : la vente du magazine "Gala" au groupe "Le Figaro" autorisée, une très bonne nouvelle pour Vivendi

Plus rien ne s'oppose désormais à la prise de contrôle de Lagardère par Vivendi. Le dernier obstacle posé par la Commission européenne a été levé fin octobre : elle autorise la vente du magazine Gala au groupe Le Figaro. Le processus est donc quasiment terminé.

Il faut encore que les négociations aboutissent entre le propriétaire de Gala, Prisma Media, filiale de Vivendi, et Le Figaro. Le vendeur est confiant, il évoque une finalisation avant la fin du mois de novembre. Le plus dur semble fait car l'acquéreur potentiel est extremement motivé pour reprendre l'hebdomadaire people.

Cela s'explique puisque Gala est une pépite, l'un des rares magazines rentables avec 32 millions d'euros de chiffre d'affaires et une dizaine de millions d'euros de marge opérationnelle. Certes, ses ventes baissent en kiosques avec 123 000 exemplaires, soit 5,5% de baisse en un an, mais son site fonctionne bien avec 41 millions de visites en octobre. Gala est surtout très performant sur les réseaux sociaux, il compte par exemple 9,5 millions d'abonnés sur TikTok, plateforme utilisée par les jeunes. C'est donc une très belle marque que Prisma Media voit partir avec beaucoup de regrets.

Trois titres de presse people, c'était trop pour la Commission

Pourtant, le groupe s'en sépare, il n'a pas le choix. C'est une condition posée par Bruxelles pour valider l'offre publique d'achat (OPA) de Vivendi sur Lagardère. Sans cela, l'entreprise de Vincent Bolloré aurait possédé trop de titres people. Elle a donc Gala mais aussi Voici tandis que Lagardère possède Paris Match. Avoir ces trois titres, c'était constituer une position ultra dominante sur la même thématique. La Commission craignait que cela nuise à la qualité et au pluralisme de ces parutions, dont le prix se serait par ailleurs envolé. Vivendi a alors préféré Voici et Paris Match, plus puissants que Gala en version papier.

Concernant l'avenir des journalistes de Gala, tout cela est en train d'être décidé dans la négociation. Toute la rédaction, soit une soixantaine de personnes, est censée être transférée au groupe Le Figaro, en tout cas pour les salariés qui le souhaitent. Ils auront aussi la possibilité de prendre la clause de cession qui permet de partir avec des indemnités quand un média change de propriétaire. Le montant de la transaction est évidemment au coeur des discussions. D'après nos informations, ce serait entre 60 et 80 millions d'euros. Le groupe Le Figaro renforcerait ainsi son offre magazine, en particulier à destination d'un public féminin. Il a déjà Madame Figaro et le site Le Journal des femmes.