Premier pas vers un vaccin contre le sida
L’opération est présentée comme la plus importante jamais effectuée pour un vaccin contre le sida dans le monde. Conduite par le ministère thaïlandais de la Santé et l’armée américaine, elle met en évidence une réduction significative des risques d’attraper le virus du sida à hauteur de 32,1%, soit près d’un tiers.
"Ce résultat représente une percée car c'est la première fois qu'il y a une preuve qu'un vaccin contre le virus HIV a une efficacité préventive", précise le communiqué des chercheurs américains et thaïlandais. "C'est une avancée scientifique très importante et cela nous donne de l'espoir qu'un vaccin efficace dans le monde entier soit possible à l'avenir", insiste le colonel de l'armée américaine Jérôme Kim.
Combinaison de deux vaccins
Ce vaccin expérimental est en réalité le fruit de la combinaison de deux vaccins qui existaient déjà – l’Alvac HIV de Sanofi Pasteur et l’AidVax de VaxGen – mais qui, indépendamment l’un de l’autre, n’avaient pas donné de résultats satisfaisants.
Ce nouveau vaccin, désormais la propriété de l’association à but non lucratif Global Solutions of Infectious Diseases (GSID), a été testé depuis octobre 2003 dans deux provinces thaïlandaises – pays rongé par le HIV, sur 16.000 volontaires hétérosexuels dont l’exposition au risque de contamination était jugée similaire à la moyenne.
Les résultats assez inattendus de ce "cocktail" déconcertent les chercheurs, qui affirment ne pas savoir pourquoi cette combinaison de vaccins fonctionne, alors que les deux produits ne s’étaient pas révélés efficaces, seuls. Ces essais ont par ailleurs permis de déterminer que, si le vaccin est efficient en matière de prévention, il ne peut rien une fois que le virus a pénétré l’organisme.
Selon les Nations unies, le virus du sida a tué 25 millions de personnes à travers le monde, depuis sa découverte dans les années 1980.
Gilles Halais, avec agences
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