Près de 500.000 internautes dans le collimateur d’Hadopi
Au total, depuis ses débuts, il y a 18 mois, la Haute autorité chargée de lutter contre le téléchargement illégal (Hadopi) a demandé aux fournisseurs d’accès à Internet (FAI) d’identifier 1.023.079 adresses IP.
D'après le bilan dressé aujourd'hui, ces FAI ont retourné 911 970 identifications, soit 89 % d'identifications.
“La réponse graduée est une réalité et fonctionne, (...) et finalement elle est acceptée par les internautes”, a déclaré Marie-Françoise Marais, présidente de l'Hadopi.
“La commission entre aujourd'hui dans sa troisième phase, celle de la possible transmission des dossiers au tribunal”, a déclaré Marie-Françoise Marais, tout en rappelant que ce dispositif était “avant tout un rappel à la loi”. “Si l'internaute (...) se refuse à écouter le message, il sait à quoi il s'expose”, a-t-elle dit.
_ Sur les 491.533 internautes rappelés à l’ordre par l’Hadopi, une vingtaine d’internautes pourraient se retrouver à la barre d’un tribunal.
Les peines encourues incluent une contravention de 1.500 euros et la suspension, pour un mois maximum, de la connexion à Internet.
le développement de l'offre légale en chantier
La haute autorité a par ailleurs mis en avant un changement de comportement chez les internautes qui, rapporte-t-elle, “se tournent plus volontiers vers l'offre légale”.
La moitié des internautes disent être incités à consommer plus régulièrement des œuvres culturelles sur des sites légaux, selon des sondages qu'elle a conduits.
La deuxième grande mission de l'Hadopi: l'encouragement au développement de l'offre légale en ligne, qui, selon Marie-Françoise Marais, reste “un vaste chantier loin d'être arrivé à maturité”.
“2012 sera l'année du diagnostic, en quoi et pourquoi les offres légales peinent à répondre aux attentes du public”, a-t-elle déclaré.
La patronne de l’Hadopi a aussi réagi au projet du PS en cas de victoire à la présidentielle.
Les socialistes promettent de supprimer ce dispositif.
Marie-Françoise Marais estime que revenir à la période pré-hadopi serait “la pire des situations.”
Même son de cloche pour le ministre de la Culture. Abroger Hadopi, est une “proposition du passé”, a estimé Frédéric Mitterrand.
Il considère que l'abrogation d'Hadopi viendrait “ asphyxier l'essor de l'offre légale en ligne, alors même que des nouveaux acteurs européens, comme Deezer ou Spotify pour la musique, sont en plein développement”, a déclaré le ministre.
Mikaël Roparz, avec agences
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