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Qui doit gouverner la Toile ? C'était un des enjeux-clés du "Sommet mondial de la société de l'information" à Tunis

L'autre débat crucial de ce sommet (réuni du 16 au 18 novembre à l'initiative des Nations Unies) a porté sur les moyens de réduire la fracture numérique Nord-Sud, alors qu'Internet est désormais un lieu déterminant d'échange et de savoir.
Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 21min
Le site officiel du "Sommet mondial sur la société de l'information"

L'autre débat crucial de ce sommet (réuni du 16 au 18 novembre à l'initiative des Nations Unies) a porté sur les moyens de réduire la fracture numérique Nord-Sud, alors qu'Internet est désormais un lieu déterminant d'échange et de savoir.

Les Etats-Unis doivent-ils continuer à avoir la haute main sur le réseau des réseaux ?

Qui doit contrôler Internet ? La question, (qui fait ce mois-ci la Une du Monde diplomatique") était centrale au "Sommet sur la société de l'information" de Tunis. Elle n'a pas été résolue.

Le contrôle de l'internet relève depuis 1998 d'une entité américaine privée, l'Icann ("Internet corporation for assigned names and numbers", voir encadré), qui attribue les noms de domaine (tels que .com, .org...).

Une gouvernance de plus en plus contestée, alors que la Toile étend chaque jour ses ramifications. La Commission européenne elle-même s'est élevée contre ce qu'elle considère comme une mainmise sur le système régissant le trafic du réseau mondial d'ordinateurs. Et désormais, pour des raisons différentes, une majorité de pays, dont le Brésil, la Chine, l'Iran, l'Inde et les membres de l'Union européenne, cherchent à instaurer une supervision internationale de l'internet à la place de l'Icann, chapeautée par l'administration américaine.

Les Etats-Unis s'y opposent, forts de deux arguments. Ils font valoir qu'une administration internationale du Net pourrait donner un droit de regard sur le fonctionnement du réseau des réseaux à des pays peu portés à la liberté d'expression. Et ils estiment aussi qu'une réforme de l'ICANN freinerait le rythme des innovations de la Toile, opposant les entreprises à une bureaucratie pesante à l'heure où sont introduits de nouveaux services, comme la téléphonie via internet."Ce serait comme avoir plus de cent conducteurs pour un seul bus. A l'heure actuelle nous avons un seul conducteur et jusqu'ici, il a fait du bon boulot", estime le vice-secrétaire américain au Commerce, Michael Gallagher.

Toutefois, concession américaine au rôle des Etats, Washington s'est dit prêt à accorder aux pays un contrôle plus direct de leurs suffixes (.fr, .uk etc.)

La Toile est gérée par organisme de droit privé basé à Los Angeles et placé sous contrôle du gouvernement américain

Depuis 1998, le réseau mondial est géré par l"Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (Icann), organisme de droit privé à but non lucratif basé à Los Angeles, soumis à la loi californienne et placé sous le contrôle du département du commerce des Etats-Unis.

Grand aiguilleur du réseau, l"Icann s"appuie sur un dispositif technique constitué de treize puissants ordinateurs, dits « serveurs racines », installés aux Etats-Unis, en Europe et au Japon.

Principale fonction de l"Icann : coordonner les noms de domaine (Domain Name System, DNS), qui aident les usagers à naviguer sur Internet. Chaque ordinateur relié à Internet possède une adresse unique appelée « adresse IP » (pour protocole Internet). Au départ, ces adresses IP sont des séries de chiffres, mais le Domain Name System permet d"utiliser, à la place de chiffres, des mots permettant d'identifier le site (le « nom de domaine »). Par exemple, au lieu de taper une suite de chiffres, on tapera www.france2.fr ou www.france3.fr.

L"Icann explique sur son site avoir «pour mission de préserver la stabilité opérationnelle d"Internet, de promouvoir la concurrence, d"assurer une représentation globale des communications Internet et d"élaborer une politique correspondant à sa mission suivant une démarche consensuelle ».

Concrètement, elle gère l'attribution des 259 suffixes d'adresses internet, tels que ".com", ".fr", ".biz", ".tv" ou ".eu" et autorise les modifications apportées au registre de ces suffixes....sous réserve de l'approbation du Département américain au Commerce.

En juillet 2005, le département américain du Commerce a d'ailleurs soulevé un tollé dans la communauté internationale en déclarant qu'il comptait "conserver son rôle historique quant à l'autorisation des changements et modifications" des noms de domaine. Même Bruxelles s'est insurgé, et c'est ce rôle déterminant du gouvernement américain qui sera mis en question à Tunis.

Car cette "hégémonie sur Internet", écrit Ignacio Ramonet dans "Le Monde Diplomatique", "donne aux Etats-Unis, en théorie, le pouvoir de limiter l"accès à tous les sites du réseau dans quelque pays que ce soit. Ils peuvent aussi bloquer tous les envois de messages électroniques de la planète. Jusqu"à présent, ils ne l"ont jamais fait. Mais ils ont la possibilité de le faire."

Pas de développement possible sans Internet, lieu incontournable de savoir et d'échange

Comment réduire la fracture numérique ? Le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan avait défini en 2001 un objectif : relier tous les villages du monde à l'internet en 2015, pour que la mondialisation accélérée des télécommunications et de l'informatique profite à tous.

Si le nombre de téléphones portables a doublé dans le monde depuis deux ans, plus de la moitié de la population mondiale n'a jamais parlé dans un téléphone et cinq milliards d'humains n'ont pas accès à un ordinateur, rappelle l'Union internationale des télécommunications (UIT, dépendant de l'Onu), qui organise le sommet de Tunis.

Seuls 3,1% des Africains avaient accès à l'internet en 2004, contre 55,7% de la population en Amérique du Nord, souligné la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (Cnuced) dans un rapport publié le 10 novembre, tout en déplorant que l'écart Nord -Sud ne diminue pas.

Si la Chine est le deuxième pays du monde pour le nombre de connexions à l'internet après les Etats-Unis, seuls 7,2% de ses habitants y ont accès. Seuls 4% des Chinois possèdent un ordinateur. Au Brésil, le taux atteint 10,7%, mais il tombe à 1,2% en Inde, selon la même source.

Le président sénégalais Abdoulaye Wade avait lancé au sommet de Genève l'idée d'un "Fonds de solidarité numérique" destiné à financer des projets d'équipement informatique dans les pays pauvres. Mais les pays riches ont refusé toute idée de contribution obligatoire au Fonds de solidarité, qui n'a reçu de participation que de quelques Etats et de villes comme Genève.

Le MIT a mis au point un ordinateur peu cher pour équiper les enfants des pays en développement

Les chercheurs du Massachussetts Intitute of Technology ont présenté à Tunis un prototype portable au prix coûtant de cent dollars destiné à réduire la fracture numérique en équipant les pays en voie de développement.

"Cela fait longtemps que nous rêvons d'un ordinateur à bas prix. Aujourd'hui, nous avons un résultat technique impressionnant", s'est félicité le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, à l'occasion du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) à Tunis. M. Annan a souligné que cet ordinateur , qui "peut en faire presque autant que les modèles plus chers va permettre de grands progrès économiques et sociaux".

"C'est une initiative excellente. A ce prix là, nous sommes prêts à en acheter des milliers, voire des millions", s'est enthousiasmé le président sénégalais Abdoulaye Wade.

L'initiative "Un ordinateur portable par enfant"
A l'occasion du SMSI, une équipe de chercheurs du Media Lab du MIT (Etats-Unis) a dévoilé le premier et unique prototype conçu dans le cadre de l'association à but non lucratif "Un ordinateur portable par enfant" fondée par le directeur du Media Lab Nicholas Negroponte.

Le projet ambitionne de doter chaque enfant, en particulier ceux des pays pauvres, d'un ordinateur portable personnel pour faciliter l'accès à l'éducation et à la communication.

Baptisé par ses concepteurs "la machine verte" en raison de sa couleur, l'appareil n'est pas plus grand qu'un livre, possède un microprocesseur de 500 mégahertz et peut être alimenté soit par le courant électrique, soit à l'aide d'une petite manivelle jaune disposée sur le côté droit du clavier.

"En mode 'ebook', une minute de manivelle peut alimenter l'ordinateur pendant près de 30 minutes, en mode de transmission, nous ne savons pas encore exactement", a confié Nicholas Negroponte, lors d'une présentation à la presse.

"C'est une machine solide, utilisant peu de courant, qui fonctionnera avec des logiciels libres, pourra être reliée à l'internet et sera disponible dans toutes les langues de nos pays partenaires", a expliqué le chercheur américain.

A ce jour, aucun contrat n'a encore été signé avec une entreprise pour le fabriquer, mais des pourparlers sont en cours avec cinq sociétés susceptibles de fabriquer ces ordinateurs portables.

Des partenariats avec les ministères de l'Education de pays en développement
Le projet de l'association "Un ordinateur portable par enfant" est d'établir des partenariats avec des pays qui distribueraient ensuite gratuitement les appareils via leur ministère de l'Education.

Idéalement, l'association voudrait lancer les premiers programmes dans deux pays asiatiques, deux pays africains et deux pays latino-américains. Selon M. Negroponte, les discussions sont avancées avec le Nigeria, l'Egypte, le Brésil, l'Argentine, la Thaïlande, la Chine et l'Inde.

Pour des raisons d'échelle, le chercheur veut réaliser les premiers programmes avec des pays de grande taille qui commanderaient au moins un million d'ordinateurs mais, assure-t-il, "le lancement dans les plus petits pays se fera entre six et douze mois plus tard".

Une fois le ou les fabricants choisis - des pourparlers sont en cours avec cinq sociétés - la production devrait très rapidement commencer, avec "quelques milliers d'exemplaires courant 2006", puis "plus de des dizaines de millions d'unités d'ici fin 2006 ou début 2007".

Ce projet ne vise donc pas le marché du grand public, mais Nicholas Negroponte ne ferme pas la porte à la possibilité d'une commercialisation classique.

"Si des entreprises veulent le fabriquer pour le vendre 150 ou 200 dollars, pourquoi pas", souligne M. Negroponte, "mais notre rôle, en tant qu'organisation à but non lucratif, est de fournir un ordinateur à prix coûtant pour améliorer l'éducation des enfants".

Un journaliste de "Libé" s'est fait agresser à Tunis, et plusieurs opposants sont en grève de la faim

La Tunisie était-elle l'endroit le mieux choisi pour organiser le "Sommet mondial sur la société de l'information" ?

Le pays était critiqué depuis longtemps par des associations comme Reporters sans frontières (RSF), qui accusent Tunis de multiples entorses à la liberté de l'information. Critiques tellement mal perçues que le secrétaire général de RSF, Rober Ménard, n'a pas été autorisé le 17 novembre à quitter l'avion qui l'amenait à Tunis et a dû rester à bord de l'appareil pour retourner en France.

L'agression le 11 novembre à Tunis d'un journaliste de "Libération", Christophe Boltanski, roué de coups et victime d'un coup de couteau dans le dos (voir son témoignage sur le site du journal) ne fait qu'aggraver le discrédit du régime du président Ben Ali, au moment où plusieurs opposants sont en grève de la faim pour obtenir un "Smic démocratique" et notamment le droit à la liberté d'expression.

En tirant les conséquences, "Le Monde" du 15 novembre avait appelé Paris à "sanctionner Ben Ali" . Et écrivait dans son éditorial : "Arrivé au pouvoir il y a dix-huit ans à la suite d'un "coup d'Etat médical", le président Zine El- Abidine Ben Ali a, depuis longtemps, transformé la paisible Tunisie en une caserne où toute contestation est interdite, mais dont la réalité politique échappe aux millions de touristes venus profiter de son soleil...Pour être fidèle à l'image du pays de la démocratie, qu'elle souhaite tant préserver, la France serait bien inspirée de s'abstenir d'être présente, dans un tel contexte, au sommet de Tunis". Aucune suite n'a été donnée...

L'accès au savoir, qui passe par celui aux nouvelles technologies, est fondamental dans la lutte contre la pauvreté

Alors que l'état des connaissances progresse de façon fulgurante, et qu'une grande partie de ces savoirs est désormais accessible sur la Toile, un développement est-il envisageable sans accès aux technologies de l'information ?

Dans un rapport intitulé "Vers les sociétés du savoir", l'Unesco place la connaissance "partagée" au coeur des instruments pouvant favoriser le développement économique et la réduction des fractures Nord/Sud. "Le savoir...ne peut être considéré comme une simple marchandise", soulignent les auteurs. Plus que jamais, le "savoir se nourrit du savoir". Elaboré par une équipe internationale d'experts et d'intellectuels sous la conduite d'un sous-directeur-général de l'Unesco, Jerôme Bindé, ce document de 232 pages appelle à dépasser la société de l'information, fondée sur les avancées technologiques, inégalement partagées, pour instaurer des sociétés du savoir qui "prennent en compte des dimensions sociales, éthiques et politiques plus larges".

Partant du constat que 11% seulement de la population mondiale a accès à Internet et que 90% des personnes pouvant se connecter vivent dans les pays industrialisés, le texte exhorte les gouvernements à investir dans une éducation de qualité et permanente pour tous. Ils les invitent à multiplier l'accès aux technologies de l'information et à encourager le partage du savoir pour réduire les "fractures", notamment numériques, qui séparent Nord et Sud.

Cette exigence n'est par une "utopie", souligne Jérôme Bindé. Et de noter que les dépenses militaires dans le monde atteignent 1.000 milliards de dollars par an, alors qu'il suffirait de 9 milliards "pour que tous les enfants soient scolarisés". Plus de 100 millions d'enfants d'âge scolaire ne fréquentent pas l'ecole.

Blogs, sites alternatifs... : l'information explose de façon exponentielle sur Internet

Face à des médias de plus en plus puissants, la Toile apparaît comme un lieu de contrepouvoir. Aux Etats-Unis (pour la guerre en Irak) comme en France (lors de la campagne référendaire sur le projet de constitution européenne), blogs et sites alternatifs tiennent désormais la dragée haute aux médias institutionnels et se lancent avec un succès grandissant à la conquête de la majorité silencieuse.

C'est également sur le Net que le public cherche désormais son information, malgré la censure, dans les pays non démocratiques, "Reporters sans frontières" (RSF) avait d'ailleurs publié en septembre "Le Guide pratique du blogger et du cyberdissident", présenté comme "un formidable outil pour la liberté d'expression ... Et de rappeler : "Dans les pays où la censure est reine, lorsque les médias traditionnels vivent à l'ombre du pouvoir, les bloggers sont souvent les seuls véritables journalistes. Ils sont les seuls à publier une information indépendante, quitte à déplaire à leur gouvernement et parfois au risque de leur liberté".

Pour des internautes du monde entier, la Toile est désormais devenu un irremplaçable moyen d'information; détrônant peu à peu les médias traditionnels (et en particulier, mais pas seulement, la presse écrite). Dans un sondage BVA publié en mars dernier, 31% des 15/25 ans jugeaient qu'Internet est un bon moyen de s'informer (derrière la presse écrite, mais loin devant la radio et quasiment à égalité avec la télévision).

Que deviennent la presse, l'information (et les journalistes) à l'heure d'Internet ?

Dans un essai brillant paru chez Grasset, "Une presse sans Gutenberg", le journaliste Jean-François Fogel et le président du Monde interactif Bruno Patino tentent de penser les médias des temps à venir.

"Sur le réseau mondial, une presse neuve est née... Dans ce contexte, le processus de destruction et de recréation que traverse aujourd'hui la presse devient irréversible. Contrainte de réviser sa relation avec l'audience, elle n'entame pas un nouveau chapitre de son Histoire, mais bien une autre Histoire", écrivent les auteurs.

Une Histoire urgente à imaginer, à la lumière de cette prophétie de Bill Gates ("Le Figaro", 26 octobre 2005) : "Dans cinq ans, on peut penser que 40% à 50% des gens liront la presse en ligne. Pour conserver leur lectorat, les journaux doivent développer leur approche électronique."

Ce qui signifie ? Pour Fogel et Patino, les trois étapes décisives de l'information en ligne ont été franchies lors des trois attentats les plus meurtriers commis en Occident ces cinq dernières années.

Premier stade, 11 septembre 2001 : deux avions abattent à New York les tours du World Trade Center. "Ce jour là, alors que journaux et presse audiovisuelle battent des records d'audience, beaucoup de sites vivent un échec que leurs éditeurs se remémorent encore. Ceux qui ne sont pas "plantés"...offrent une page, au plus deux ou trois, avec un article et quelques photos... Internet n'est pas encore à la hauteur d'un événement planétaire".

Deuxième stade, 11 mars 2004: des bombes explosent en gare d'Atocha à Madrid, faisant près de 200 morts. Ce qui intéresse nos auteurs, c'est ce qui se passe sur la Toile : "au sein d'un trafic devenu fluide, la présence de cartes, graphiques, forums, chats prouve que le média dépasse les textes et photos auquel se limitait son contenu. Très vite, les sites espagnols d'El Pais et d'El Mundo, réputés pour leur graphisme interactifs, proposent des animations copiées partout tant elles offrent une représentation claire et dynamique des explosions multiples...Installé au premier rang des médias par sa réactivité, Internet dispose désormais d'atouts qui lui sont propres". Le multi-média est né.

Mais "c'est avec les attentats dans les transports en commun londoniens, le 7 juillet 2005, qu'Internet prend toute sa dimension. ...La frontière tombe entre les journalistes et leur audience. "Quelques minutes après la première explosion, nous avions reçu les images du public. En moins d'une heure, nous en avions cinquante", raconte...la directrice de l'information à la BBC...La marée de l'expression est si forte -en vingt-quatre heures : vingt mille mails, plus de mille photos et vingt vidéos utilisables - qu'une seconde frontière tombe - celle qui sépare Internet des autres médias". Internet devient à la fois la source, la référence et le premier des instruments d'information.

L'internaute journaliste
C'est cette relation si particulière avec le public, désormais acteur de l'information (à travers chats, forums, mails, et surtout blogs), qui change radicalement la nature du média. Emetteur ou récepteur d'information, les rôles sont désormais interchangeables. Et les auteurs de citer l'époustouflant exemple de Wikipédia : deux millions et demi d'entrées rédigées dans une centaine de langues. Une fabuleuse encyclopédie gratuite en ligne. Les auteurs ? Inconnus et peu importe : avec Internet est venu le temps de l'humilité du savoir.

Que réserve le futur ? Fogel et Patino esquissent, à partir du présent, quelques tendances possibles. Des sites de presse actualisés autant par des humains que par des algorithmes, changeant automatiquement les photos ou l'ordre des articles. Et rédigés par des journalistes, mais aussi, de plus en plus, par leurs lecteurs. Parce que "le réseau a placé l'internaute au premier plan d'un univers qu'il domine sans concurrent." Conclusion ? "Internet est le média ultime. ..Le média sans masse, instantané, le réseau où chacun se déplace trop vite pour être le témoin, même furtif, de sa propre solitude".

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