RTL, Virgin Radio, Europe 1... fragilisées par la crise du marché publicitaire, les radios privées sont au régime
Pessimistes quant aux perspectives pour 2010, d'importantes stations sont contraintes de se serrer la ceinture et ont annoncé des réductions d'effectifs.
La radio leader, RTL, a engagé un plan de réduction des coûts à la demande de son actionnaire, le groupe européen RTL Group, lui même propriété du géant allemand des médias Bertelsmann.
Vingt millions d'économies seront faites sur trois ans, 2009 compris.
Cette réduction de coûts se soldera notamment par un plan de départs "volontaires" d'une trentaine de salariés non journalistes (200 salariés), annoncé jeudi lors d'un comité d'entreprise.
"Etre leader, c'est bien, mais on ne doit pas se reposer sur ses lauriers. RTL doit être modernisée pour augmenter sa compétitivité", explique son patron, Christopher Baldelli, au Figaro.
La station qui emploie 300 salariés doit finir l'année avec un chiffre d'affaires en baisse de 10% et malgré une "inversion de tendance" des recettes publicitaires en décembre, M. Baldelli reste "très prudent" pour 2010.
Si "les investissements publictaires remontent depuis septembre" pour le média radio, "il n'y a pas beaucoup de visibilité pour les mois à venir", note Guillaume Goubet, directeur commercial à l'agence de mesure de la publicité Yacast.
Pour Philippe Manach, délégué FO, "le vrai but est de maintenir la rentabilité pour l'actionnaire".
L'audience de RTL s'érode
RTL est la première radio de France depuis 3 ans mais son audience s'érode: sur la période septembre-octobre 2009, elle était créditée de 11,8% d'audience cumulée, contre 12,2% sur la même période en 2008.
En Ile-de-France, pour la première fois depuis 2002, France Inter est devenue en septembre-octobre la radio la plus écoutée en audience cumulée, dépassant RTL.
Les performances de RTL sont en outre décevantes sur le numérique, comme l'a montré l'étude de Médiamétrie sur l'écoute de la radio en différé sur le web en novembre: en nombre de podcasts, RTL arrive derrière France Inter, Europe 1 et même France Culture.
Lagardère ajuste ses réseaux locaux
Le groupe Lagardère réfléchit lui aussi à des mesures d'économie dans ses stations musicales Virgin Radio et RFM, dont les audiences ont reculé.
Lagardère, qui détient aussi Europe 1, a présenté "sa situation économique et financière au Conseil supérieur audiovisuel" (CSA) pour faire part du "contexte économique difficile".
La direction parle d'un "ajustement de ses réseaux locaux", qui pourrait se traduire selon les syndicats par la suppression d'une quarantaine de postes (à Dax, La Rochelle, Clermont-Ferrand, Reims, Tours et Besançon).
"La situation de Virgin, ex-Europe 2, quant à elle, est très mauvaise. Elle n'a pas su trouver sa cible depuis qu'elle a changé de nom il y a deux ans", selon M. Malbrancke.
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