Négociations dans la grande distribution : le débat autour d'une proposition de loi "hystérisé" par les acteurs du secteur, selon son rapporteur
"Je n'ai jamais dit que le fournisseur pouvait imposer son prix, c'est absurde", affirme Frédéric Descrozaille, lundi 16 janvier sur franceinfo. Le député Renaissance du Val-d'Oise est le rapporteur d'une proposition de loi, examinée à partir de ce lundi à l'Assemblée, qui veut donner plus de poids aux industriels de l'agroalimentaire lors des négociations avec les enseignes de la grande distribution.
Dans un communiqué commun, dimanche, les géants français de la grande distribution ont dénoncé un texte qui "vise à empêcher la négociation commerciale au profit des très grands industriels et va dramatiquement et durablement alimenter l'inflation". "Ils ont hystérisé le débat, sur la base de quelque chose qui était faux", leur répond l'élu de la majorité présidentielle.
Des "messages orduriers" et des menaces
"Je trouve que c'est lamentable, c'est même inacceptable qu'ils y aient donné tellement d'importance, et qu'ils aient hystérisé se débat à ce point-là", dénonce Frédéric Descrozaille. "Je reçois des menaces, ça n'est pas sérieux", ajoute-t-il. Il s'agit de "messages orduriers, comme nous les avions reçus au moment du pass vaccinal". "Hier soir, j'ai reçu une menace : 'mettez votre famille à l'abri'", assure-t-il encore.
Pour mettre les choses au clair, le député a déposé un amendement au texte qui sera "examiné en séance" à l'Assemblée nationale. "Je vais écrire dans l'exposé des motifs : si la négociation échoue et si la médiation échoue, les deux parties ne sont plus liées par aucune obligation". Pour sortir de l'impasse, estime Frédéric Descrozaille, elles devront "reprendre la négociation".
À l'heure actuelle, si aucun accord n'est trouvé, les prix de l'année précédente continuent de s'appliquer. "La négociation joue à l'avantage de l'acheteur", résume Frédéric Descrozaille. Avec cette proposition de loi, les entreprises de la grande distribution "perdent cet avantage-là dans la négociation". Selon lui, tout était clair dès le départ. "Je pense qu'ils ont fait semblant de ne pas comprendre", dit-il.
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