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Nestlé subit de plein fouet le scandale de la viande de cheval

Plus de six mois après le scandale de la viande de cheval, Nestlé a décidé d'arrêter la production de lasagnes et hachis parmentier surgelés dans son usine de Beauvais. Depuis l'affaire Spanghero, les Français se tournent vers d'autres produits. Face à l'effondrement des ventes, le groupe suisse cherche à transférer les 120 employés dans un autre secteur d'activité. 
Article rédigé par Lucas Roxo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

A Beauvais, Nestlé va arrêter de produire des plats cuisinés. L'annonce peut sembler anodine, mais elle illustre peut-être les effets à long terme du scandale de la viande de cheval. 

Des conséquences avaient déjà été observées les semaines suivant la découverte de la viande de cheval dans certains plats surgelés. Le 1er mars 2013, 22% des Français déclaraient déjà ne plus consommer de plats cuisinés à base de viande de boeuf depuis l'affaire.

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Sur les ventes de surgelés et de plats cuisinés, les pertes ont ainsi été estimées à 9 millions d'euros sur les deux semaines qui ont suivi son éclatement le mois dernier. Et puis, en mai, le fabricant de lasagnes Fraisnor de Feuchy (Pas-de-Calais), qui employait une centaine de personnes, avait mis la clé sous la porte, ne résistant pas aux conséquences de cette affaire.

120 postes menacés ? 

Quelques mois plus tard, c'est donc Nestlé qui, en raison de l'effondrement de ses ventes, a décidé d'arrêter la production de lasagnes et hachis parmentier surgelés, dans son usine de Beauvais. 

"On va arrêter les plats cuisinés " à Beauvais et "on est en train de voir avec les partenaires sociaux comment on peut transférer les quelque 120 postes de l'activité plats cuisinés sur l'autre activité de l'usine, les crèmes glacées ", a expliqué une porte-parole du groupe suisse. 

Toutefois, elle a tenu à préciser qu'il ne s'agissait en rien d'un plan social, mais plutôt d'une GEPC : Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. 

Mille tonnes en moins

La raison est simple : les ventes de plats préparés ont chuté de 40% au plus fort de la crise, et elles seraient toujours en repli de 25% aujourd'hui. Ce sont, grosso modo, des chiffres qui correspondent aux sondages de Mars. A l'époque, Nestlé, numéro un mondial de l'agro-alimentaire, avait retiré des plats congelés de lasagnes et de bolognaises de la vente, ayant découvert des traces de cheval à l'intérieur. 

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Cette année, Nestlé prévoyait de produire 6.000 tonnes de plats surgelés (marque Maggi) à Beauvais en 2013 mais finalement, la production n'atteindra pas les 5.000 tonnes. Insuffisant pour maintenir en marche les deux lignes de production, justifie-t-on chez Nestlé.

Le plan de la direction du groupe suisse a donc été présenté aux partenaires sociaux cette semaine, et doit maintenant être discuté. Nestlé produit aussi à Beauvais quelque 47 millions de litres de glace, une activité qui emploie déjà 380 personnes, et qui pourrait en avoir encore plus, si les employés du secteur de la viande sont effectivement transférés. 

D'autres groupes touchés ? 

D'autres entreprises risquent-elles la même chose dans l'avenir ? C'est possible, et surtout en France : l'Hexagone a ainsi été le pays le plus touché par le scandale de la viande de cheval. En France, un produit sur huit avait été touché, contre un produit sur vingt à l'échelle de l'Union européenne.

Le secteur des plats cuisinés en France se partage entre neuf acteurs, selon les chiffres du ministère de l'agriculture : Tipiak, Saupiquet, Findus, William Saurin, Marie, Panzani, Dr. Oetker Fleury Michon et donc Nestlé. Ils emploient à eux neuf près de 20.000 personnes sur 870 entreprises en tout dans l'Hexagone, avec 22 salariés en moyenne par entreprise. Or, celles-ci sont tout à fait vulnérables en cas de baisse brutale des commandes. 

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Toutefois, pas certain qu'une chute soit inéluctable. Dans le passé, une affaire similaire s'était déroulée en Grande-Bretagne, avec l'affaire de la vache folle. La consommation de viande avait chuté de 30% en un mois, mais elle était revenue à la normale douze mois plus tard. 

 

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