"Nos stars sont la perceuse et le Kärcher" : reportage à l'"objethèque" de Montreuil, qui permet d'utiliser des appareils comme on emprunte un livre
Le principe est comparable à celui d'une bibliothèque... mais avec des objets. Cette structure basée à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, propose d'éviter l'achat inutile d'articles utilisés très ponctuellement.
Pour monter un meuble de salle de bain, Roselyne avait besoin d'une scie à métaux. Elle s'est rendue à la bibliothèque d'objets de Montreuil en-Seine-Saint-Denis. Ouverte depuis deux mois. "J'étais très ennuyée, explique-t-elle. Je me demandais : 'Est-ce qu'il faut que j'aille dans un magasin acheter une scie ?' Sans savoir si ça allait m'être utile après? Elle serait restée dix ans dans mon placard à rien faire." Le concept est d'autant plus intéressant qu'on lui a même scié sa pièce sur place.
Cette scie est l'un des 300 objets que l'on trouve sur les vastes étagères de cet "objethèque". "On a des appareils à raclette, des petits barbecues, liste lundi 6 juin Charlotte Khosla, la cheffe du projet. Et derrière moi. C'est la puériculture. Si vous recevez par exemple de la famille avec un enfant en bas âge, vous pouvez emprunter des sièges auto pour bébé, un baby cook, etc..." Il est aussi possible de trouver dans un tout autre registre une tondeuse, une imprimante ou encore des raquettes de badminton. "Nos stars ce sont la perceuse et le Kärcher," reprend-elle.
La notion de "réemploi"
L'idée est d'éviter des achats inutiles d'objets dont on n'a besoin que très ponctuellement. Quelques uns de ces objets ont été achetés neufs par "l'objethèque" de Montreuil mais ils sont plus souvent d'occasion, et 80 % viennent de dons. Le mot clé ici, c'est réemploi. "C'est un petit peu se détacher de la propriété, estime Frédérique venue donner un grille-pain. On a des choses en propre qu'on aime. Il y a des choses qu'on utilise très peu et c'est aussi bien que ça puisse profiter à tous. Parce que le réemploi peut amener à une attitude sans déchets."
Cette initiative a une visée environnementale mais aussi sociale. L'adhésion va de 1 à 10 €. Les objets de faible valeur sont ensuite prêtés gratuitement. C'est 5 à 10 € la semaine pour la plupart des autres, non négligeable en ces temps d'inflation galopante. "Côté alimentaire, tout a augmenté, déplore Margarita, secrétaire médicale.
"Si en plus il faut acheter un appareil à chaque fois parce qu'on a des petits soucis à la maison, on ne s'en sort plus."
Margaritaà franceinfo
"En ce moment j’ai aussi un petit souci avec ma baignoire, précise cette secrétaire médicale. Il me faut une pièce spéciale que je n’ai pas. Je vais demander s'ils peuvent m'en prêter une", sourit-elle.
Au-delà des prêts, cette "objethèque" associative organise aussi des ateliers de réparation ou de couture. D'autres établissements similaires ont déjà ouvert en Savoie, à Arles, à Toulouse. Des projets sont aussi lancés à Quimper et Paris.
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