Partage de la valeur : le dispositif peut "remplacer les augmentations de salaires dans un certain nombre d'entreprises", craint l'économiste Henri Sterdyniak
Les quelque "neuf millions" de bénéficiaires actuels d'un dispositif de partage de la valeur en entreprise "gagnent en moyenne 2 400 euros par an en plus", explique lundi 26 juin sur France Inter Henri Sterdyniak, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et membre de l'association Les économistes atterrés.
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Le projet de loi étudié lundi à l'Assemblée nationale prévoit d'étendre ces dispositifs (intéressement, participation ou encore prime Macron) à toutes les entreprises de plus de 11 employés : "Les salariés concernés vont gagner un peu plus d'argent", concède Henri Sterdyniak, qui craint en revanche que ce dispositif "remplace les augmentations de salaires dans un certain nombre d'entreprises".
"Cela permet aux chefs d'entreprise de distribuer du pouvoir d'achat aux salariés sans avoir à payer de cotisations sociales. Le salarié lui-même peut être exonéré d'impôts sur le revenu donc c'est avantageux pour les deux, au détriment de la Sécurité sociale. Il y a un effet d'aubaine."
Henri Sterdyniak, économiste à l'Ofceà France Inter
Les conditions de mise en place des dispositifs sont aussi très précises : "La participation suppose que l'entreprise fasse des bénéfices, l'intéressement suppose que l'entreprise ait atteint un certain nombre d'objectifs et la prime Macron est entièrement à la discrétion du chef d'entreprise", développe Henri Sterdyniak. Il estime que pour les petites entreprises, "le plus simple" à mettre en place sera la prime Macron.
Sur la possible mise en place d'une "contribution exceptionnelle" des entreprises ayant enregistré des bénéfices records, "il va falloir définir ce qu'est un bénéfice record", assure l'économiste. Pour lui, il n'est aussi "pas très juste que si une entreprise comme Total fait des bénéfices exceptionnels, cela profite en priorité à ses travailleurs. On peut se dire qu'il vaudrait mieux que cela bénéficie au consommateur".
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