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Covid-19 : "le plan de relance semble être une occasion manquée", "les femmes ne sont même pas citées", s'alarme la Fondation des femmes

Selon Sylvie Pierre-Brossolette, membre de la Fondation des femmes, il faut "revaloriser fortement" les métiers du soin où les femmes sont très nombreuses.

Article rédigé par franceinfo
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La journaliste Sylvie Pierre Brossolette. (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)

Face aux inégalités femmes/hommes, "le plan de relance semble être une occasion manquée", déclare dimanche 28 mars sur franceinfo Sylvie Pierre-Brossolette, journaliste et membre de la Fondation des femmes qui vient de publier une étude sur la situation professionnelle des femmes.

franceinfo : Quel est le constat sur ces inégalités depuis le début de la crise sanitaire ?

Sylvie Pierre-Brossolette : Les femmes ont vraiment subi une double peine. La première : le confinement a aggravé leur situation personnelle. Elles étaient en première ligne. Caissières, infirmières et toutes les professionnelles du soin ont été soumises à des risques sanitaires importants. Et quand elles sont restées chez elles pour être en télétravail, elles ne bénéficiaient pas du tout d'un rééquilibrage des tâches domestiques. Ensuite, la crise économique a pénalisé évidemment tous les métiers les plus précaires : emploi à temps partiel et les métiers de service où l'on trouve le plus de femmes. Enfin, les femmes sont en passe de subir une troisième peine. Les 35 milliards sectoriels du plan de relance sont essentiellement attribués aux métiers qui sont, pour l'instant, occupés très majoritairement par des hommes comme les métiers de la transition écologique ou les métiers technologiques.

Quelles sont les demandes de la Fondation des femmes ?

Trois choses. Tout d'abord, revaloriser fortement, beaucoup plus qu'on ne l'a déjà fait, les métiers du soin et ceux occupés par les femmes puisqu'on dit tellement qu'ils sont essentiels. Ensuite, il faut absolument former les femmes pour qu'elles se reconvertissent dans les métiers d'avenir. Il faut leur donner l'opportunité de se former et aussi un financement. Et enfin, l'égaconditionnalité. C'est-à-dire qu'à chaque fois qu'on met des milliards sur la table, il doit y avoir des contreparties en matière d'égalité femmes-hommes.

Que va devenir ce rapport ?

Nous allons attirer l'attention du gouvernement et des médias. Nous avons vraiment une occasion de sortir le meilleur de ce plan de relance et, pour l'instant, on voit le pire. Donc, il faut absolument alerter les pouvoirs publics sur cet angle mort de leur politique. Les femmes ne sont même pas citées dans les relances. Il y a donc une occasion historique d'améliorer les choses, mais il existe malheureusement aussi une occasion historique de les aggraver.

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