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Le mot de l'éco. Reconversion : changement de métier et formation professionnelle pendant la crise sanitaire

Le gouvernement commence à le laisser entendre, certains salariés vont devoir envisager de changer de métier. 

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Raymond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Se reconvertir et se former pendant le chômage partiel et la crise sanitaire. Le plan de relance de l'éxécutif le laisse entendre.  (GETTY IMAGES)

Changer de métier pendant la crise sanitaire liée au coronavirus. Certains salariés, vont devoir envisager de changer de profession. Alors mieux vaut réfléchir à une reconversion dès à présent. Quasiment deux milliards d'euros sont d'ailleurs consacrés à la formation professionnelle sur les 100 milliards du plan de relance, dont la moitié fléchée vers les salariés qui seront en chômage partiel de longue durée.  

L’objectif du gouvernement 

Le gouvernement souhaite que les salariés au chômage partiel de longue durée profitent de ce laps de temps pendant lequel ils seront rémunérés mais sans activité, pour se former. Il y aura 250 000 salariés dans ce cas l'an prochain, selon les estimations du ministère du travail. C'est le principe du chômage partiel de longue durée : inciter les entreprises qui ont une grosse baisse d'activité à signer des accords en interne, pour mettre des salariés au chômage partiel, plutôt que de les licencier. La métallurgie a déjà signé un accord en ce sens, Safran aussi, des discussions sont en cours chez Airbus. Et l’exécutif veut que les salariés utilisent ce temps soit pour gagner en compétence, soit pour envisager une reconversion.  

Le gouvernement a bien conscience que beaucoup de secteurs naviguent un peu à vue, ne savent pas quand ils pourront remplir à nouveau leur carnet de commandes, et surtout, s'ils retrouveront un jour le niveau d'activité d'avant la crise. C'est particulièrement vrai pour le secteur aéronautique car le transport aérien dont il dépend n'attend pas un retour à la normale au mieux fin 2022.

L'automobile aussi est dans le viseur du gouvernement, tout comme évidemment ceux qui ont pris la crise sanitaire de plein fouet : tourisme, hôtellerie-restauration avec, là aussi, beaucoup de salariés aujourd'hui en activité partielle.

Les salariés vont-ils tous retrouver leur poste ?

C'est la grande question. À Paris par exemple, les touristes étrangers ne vont pas revenir de sitôt. Il n’est donc pas certain que tous les salariés des palaces soient maintenus en emploi, pareil dans l'aéronautique. Une source gouvernementale confiait il y a quelques jours que les secteurs les plus exposés sont surveillés comme le lait sur le feu par l'exécutif qui craint des suppressions de postes à la pelle, ces prochains mois, parce les chefs d'entreprise vont faire le point, jauger leurs perspectives à venir et revoir à la baisse leur point mort, c'est-à-dire leur seuil de rentabilité.  

Par anticipation, l’exécutif met de l'argent dans des dispositifs de formation professionnelle fléchés, notamment vers des métiers d'avenir comme la transition écologique, la numérisation et le soin. Anciens viviers, autrefois pourvoyeurs de main d'oeuvre peu qualifiée, une partie des services à la personne risque demain de moins recruter (restauration collective, services aux entreprises).

Se posera aussi la question de la baisse de rémunération pour certains ; le salarié de l'aéronautique par exemple risque de ne pas toucher la même rémunération s'il trouve demain un emploi dans l'agroalimentaire.

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