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Plusieurs centaines d'emplois sont directement menacés à Marseille par la fermeture mardi de la plateforme de Ryanair

Cette fermeture annoncée en octobre par la compagnie irlandaise fait suite à une procédure judiciaire à son encontre liée aux conditions de rémunération de ses 200 salariés locaux payés sous contrats irlandais et non français.Les postes de pilotes et de personnels navigants basés à Marseille seront transférés en Espagne, en Italie et en Lituanie.
Article rédigé par France2.fr
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Plateforme de Ryanair à Marignage (Bouches-du-Rhône), le 28 septembre 2010. (AFP)

Cette fermeture annoncée en octobre par la compagnie irlandaise fait suite à une procédure judiciaire à son encontre liée aux conditions de rémunération de ses 200 salariés locaux payés sous contrats irlandais et non français.

Les postes de pilotes et de personnels navigants basés à Marseille seront transférés en Espagne, en Italie et en Lituanie.

Ryanair supprime 13 des 23 lignes qu'elle assure au départ de Marseille, notamment vers Brest, Lille et Nantes ou vers Agadir (Maroc), Eindhoven (Pays-Bas) et Venise.

"Ce qui va changer, c'est qu'à partir de lundi soir, il n'y aura plus d'avions Ryanair (stationnant pour la nuit, ndlr) sur le tarmac de Marseille", explique Julien Boullay, directeur de la communication de l'aéroport.

Les quatre avions Ryanair qui jusqu'ici opéraient depuis Marseille viendront désormais d'autres bases. Plusieurs destinations ne seront plus assurées, comme les lignes reliant Marseille à des destinations françaises (Brest, Lille, Nantes, Paris, Tours).

Huit autres lignes entre Marseille et l'étranger doivent être suspendues mais l'aéroport attend de connaître les programmes de vol pour la saison d'été pour pouvoir faire un bilan.

Pour février et mars, M. Boullay évoque une perte de passagers de l'ordre de 50.000 par mois. Annuellement, la perte devrait être proche des 750.000 passagers, avance-t-il.

Les pilotes et autres personnels de Ryanair stationnés à Marseille, soit environ 200 personnes, ont été mutés sur d'autres bases, en Italie, en Espagne ou en Lituanie, a affirmé un porte-parole de la compagnie.

"Il n'y a pas eu de licenciement", a-t-on ajouté de même source, précisant qu'il était "très probable que certains aient refusé les propositions de Ryanair " et aient donc quitté l'entreprise.

A l'aéroport de Marseille-Provence, où Ryanair représente plus de 80% du trafic du terminal réservé aux compagnies "low cost", on a fait ses comptes. La direction a chiffré à 550 millions d'euros les retombées économiques pour le territoire de Marseille de l'activité low cost, qui a représenté en 2010 environ 1,7 million de passagers, soit près du quart des 7,4 millions de passagers enregistrés au départ et à l'arrivée de l'aéroport régional.

Ryanair a créé 1.000 emplois directs ou induits
"Le fait que Ryanair réduise de moitié ses activités a une conséquence directe pour plusieurs centaines d'emplois", a déclaré son directeur du marketing, Julien Boullay. "Ryanair a permis la création de 1.000 emplois directs ou induits. On estime donc à 500 les emplois directement menacés par son retrait partiel", a-t-il ajouté.

L'arrivée en 2006 de la compagnie aérienne avait grandement contribué au développement du terminal low cost marseillais, qui a signé en 2009 la deuxième plus forte croissance de trafic passagers des 100 plus grands aéroports européens.

La mise en examen fin septembre de Ryanair comme personne morale, notamment pour "travail dissimulé et prêt illicite de main-d'oeuvre", à la suite de plaintes de deux syndicats, est directement à l'origine du retrait de la compagnie irlandaise.

"Nous sommes très déçus de la décision des autorités françaises d'engager des poursuites contre la base Ryanair à Marseille, qui est totalement conforme à la réglementation de l'UE pour les travailleurs mobiles de transport", avait déclaré le PDG de Ryanair, Michael O'Leary, lors de l'annonce de la fermeture de la base française.

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