Pour Hollande, la PAC devra soutenir l'élevage en priorité
Le chef de l'Etat a annoncé une meilleure répartition des aides de la politique agricole commune et un calcul plus favorable aux petites exploitations.
La future politique agricole commune (PAC), qui doit entrer en vigueur en 2015, soutiendra en priorité l'élevage, en France. Ainsi en a décidé François Hollande, qui a fait cette annonce, mercredi 2 octobre, au Sommet de l'élevage, à Cournon-d'Auvergne (Puy-de-Dôme).
L'élevage "traverse depuis plusieurs années des difficultés structurelles. Les difficultés de travail sont plus lourdes, les coûts plus élevés, les cours plus volatils (...), ce temps doit cesser car quand la production animale recule, c'est toute une économie qui s'effondre", a expliqué le président de la République, qui a dressé les grandes lignes de l'application en France de la PAC. Il a notamment tranché sur les deux points de discorde entre les différents syndicats agricoles, afin d'opérer un rééquilibrage des aides en faveur des éleveurs.
Une meilleure répartition des aides
Pour "mieux répartir les aides", François Hollande a annoncé une convergence des aides, "progressive à partir de 2015", et qui "atteindra 70%" en 2019. C'est-à-dire que chaque agriculteur devra toucher au moins 70% de la moyenne nationale par hectare, qui est aujourd'hui de 268 euros.
Il s'agit de mettre fin aux disparités et aux références historiques, certains agriculteurs touchant 375 euros à l'hectare quand d'autres reçoivent à peine 150 euros. Si certains agriculteurs vont y gagner, d'autres vont y perdre. Mais les pertes liées à la mise en place de cette convergence seront plafonnées à 30% du montant des aides, a assuré François Hollande.
Un coup de pouce pour les petites exploitations
Deuxième décision présidentielle : les petites exploitations, qui sont de fait pénalisées par le calcul des aides de la PAC, vont recevoir un coup de pouce.
"J'ai choisi aussi de surdoter les 52 premiers hectares des exploitations", a déclaré le président, une proposition à laquelle s'opposait fermement la FNSEA, le syndicat majoritaire des agriculteurs. 52 hectares, cela correspond à la moyenne française de la taille des exploitations. Cette surdotation, ou "redistribution" de primes majorées aux premiers hectares, est destinée à soutenir les petites et moyennes exploitations, souvent riches en emploi.
"Près d'un milliard d'euros réorienté" vers l'élevage
Ces dispositions doivent donc changer la situation actuelle. Aujourd'hui, la France dispose d'un budget européen de 64 milliards d'euros pour la période 2014-2020, soit environ 9 milliards par an. Les aides directement versées aux agriculteurs représentent 7,7 milliards d'euros par an et sont appelées le premier pilier. Les aides du second pilier, soit 1,2 milliard, sont destinées au développement rural.
Outre la meilleure répartition des aides et le coup de pouce pour les petites exploitations, François Hollande a annoncé qu'une partie du budget sera réorientée vers des productions animales, un soutien à l'agriculture de montagne, des mesures pour encourager les jeunes à s'installer et des moyens pour les pratiques environnementales et le bio.
"Les mesures que je viens d'annoncer permettront d'encourager les éleveurs. J'ai fait mon calcul, ça représentera près d'un milliard d'euros chaque année qui seront réorientés". Cela aura "des effets significatifs pour nos éleveurs", a souligné le chef de l'État. "Cela ne suffira pas pour beaucoup, mais, quand même, être capable de pouvoir enfin répartir différemment les aides, d'augmenter sûrement le revenu des éleveurs, c'est un choix que j'assume et qui aura de grandes conséquences pour nos territoires."
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