"La traditionnelle tenue de rentrée va être sacrifiée" : face à l'inflation, les Français choisissent de réduire les achats de vêtements
Moins d'achats prévus pour cette rentrée scolaire encore sous inflation. Plusieurs sondages montrent que deux tiers des parents interrogés envisagent de réduire leurs dépenses de consommation, avant tout, en matière vestimentaire.
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À quelques jours de la rentrée scolaire, avec cinq enfants, le constat de Mahisse est sans appel : "Pour avoir de la bonne qualité dans les vêtements, il faut sortir beaucoup d'argent dans les magasins. On ne peut pas acheter actuellement".
Deux foyers sur trois baissent leurs dépenses
Samira et Walid, eux aussi, comparent les prix dans le centre commercial des Halles à Paris. Ils vérifient les stocks de l'an passé et regardent les promotions disponibles. "Au lieu d'avoir quatre ou cinq tenues, on en fait trois. On couvrira le manque plus tard, pour ne pas dépasser le budget", détaille Samira.
Cette tendance est confirmée par Anne-Laure Marchal, qui a mené une étude CSA pour Cofidis sur les dépenses de rentrée des familles, en baisse pour deux foyers interrogés sur trois : "Parmi les parents qui vont devoir se restreindre, 59 % mentionnent l'habillement comme étant le premier poste sur lequel ils vont réduire leurs dépenses. 40 % mentionnent également les articles de sport".
"La traditionnelle 'tenue de rentrée' va être sacrifiée dans de nombreux foyers pour pouvoir passer le cap de cette rentrée un peu plus facilement".
Anne-Laure Marchal, pôle Society CSAà franceinfo
La seconde main s'invite chez Kiabi et Petit Bateau
On assiste à un véritable bouleversement des habitudes de consommation pour Jérôme Monange, expert du monde du commerce et fondateur du cabinet de conseil Lab Luxury and Retail : "On observe une montée de la seconde main au premier trimestre 2023. Vous avez quand même Leboncoin qui est le deuxième site le plus visité en France, Vinted qui est le quatrième... Il y a une tendance très forte qui est aujourd'hui reprise par des acteurs du commerce traditionnel. Kiabi et Petit Bateau, par exemple, ont commencé à faire de la seconde main".
Après une série de fermetures d'enseignes ces dernières années, la fin de l'année ne s'annonce pas meilleure selon Gilda Minvielle, à la tête de l'Observatoire économique à l'Institut français de la mode : "On s'attend à terminer l'année avec un marché de l'habillement en France inférieur d'environ 8% au niveau de 2019. On n'a pas retrouvé les niveaux de consommation d'avant Covid. C'est vraiment totalement inédit".
Une passe difficile, sauf pour les vêtements à tout petits prix et aussi bien sûr pour le luxe.
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