Rapport Cotis : quelle répartition des richesses en France ?
Attention, sujet polémique en vue. Le rapport Cotis - du nom du directeur général de l'Insee, Jean-Philippe Cotis, chargé d'un rapport sur le partage des richesses en France - n'était pas encore remis à Nicolas Sarkozy que, déjà, patronat et syndicats se divisaient... De bien mauvais augure.
_ Il faut dire que le président de la République a été très clair : si les partenaires sociaux ne s'accordent pas avant l'été, le gouvernement légifèrera. En recevant le rapport aujourd'hui, il a même donné une date-limite précise : le 15 juillet.
De quoi s'agit-il ? D'une meilleure répartition des richesses en France. Tout simplement. Le partage de la valeur ajoutée, le partage des profits et les écarts de rémunération en France, c'est le titre du rapport que Jean-Philippe Cotis remet aujourd'hui.
_ Où il apparaît que, depuis la fin des années 80, la part des salaires dans la richesse produite chaque année en France est “plutôt stable” . Cela dit, “la croissance des salaires nets depuis 20 ans est extrêmement faible” en raison de la faible croissance économique, de l'impact accru des cotisations sociales et de la montée des emplois précaires.
Pas vraiment optimiste... d'autant que les écarts de salaires se sont creusés, surtout depuis dix ans. “Cela a contribué au sentiment de déclassement relatif du salarié médian, progressivement rejoint par le bas de l'échelle et fortement distancé par l'extrémité haute de cette même échelle”, note le rapport.
Quant à l'intéressement, et à la participation, ils occupent une place réduite. En augmentation depuis le début des années 90, tout de même.
Réactions contrastées
Sans attendre, donc, que le rapport soit officiellement remis, patronat et syndicats ont commencé à s'opposer.
_ Tout en se disant ouverte à “la discussion, à la délibération et à la négociation”, Laurence Parisot, la présidente du Medef, n'a pas manqué de relever que le rapport notait surtout la stabilité de la part des salaires dans la valeur ajoutée - contrairement à l'Allemagne
Les syndicats, eux, mettent en avant l'inégalité croissante entre salariés.Et appellent patronat et gouvernement à “corriger ces déséquilibres”.
_ Ils ne manquent pas non plus de souligner la forte progression des dividendes distribués aux actionnaires...
Guillaume Gaven, avec agences
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