Cet article date de plus de cinq ans.

"Avec la réforme, la retraite sera synonyme de déclassement"

Publié
Temps de lecture : 2min - vidéo : 6min
duel eco
duel eco duel eco (France 3)
Article rédigé par France 3
France Télévisions
France 3

Est-ce possible de créer un seul et unique régime de retraites ? L'âge de départ à 62 ans est-il tenable ? L'économiste Christophe Ramaux et le journaliste Étienne Lefebvre en débattent dans le Soir 3 mardi 22 janvier.

"Derrière l'idée d'unifier les régimes de retraite, il y a un projet caché. Il y aura plus de retraités à l'avenir. Donc soit vous augmentez le taux de cotisations, soit vous baissez les pensions, soit vous reculez l'âge de départ et on nous prépare aux deux dernières solutions", regrette Christophe Ramaux, membre des Économistes atterrés.

Faire un seul et unique régime est "réalisable et souhaitable. C'est un principe d'équité, de lisibilité, ça permet un départ à la retraite à la carte et un pilotage plus facile du régime dans la durée", estime Étienne Lefebvre, rédacteur en chef aux Échos.

"14% de la richesse nationale financent les retraites et le pilote de la réforme a lâché que ce sera toujours 14% quand il y aura davantage de retraités. Ça signifie nécessairement qu'on va baisser les pensions", insiste Christophe Ramaux.

"Il faut inciter à travailler plus"

"Un euro cotisé ne rapporte pas la même chose à tout le monde. Pour quelqu'un qui est au smic, un euro cotisé rapporte davantage qu'à quelqu'un qui gagne 5 000 euros. Ce principe joue contre les gens modestes", avance encore le professeur d'économie à la Sorbonne.

"Il y aura toujours des mécanismes de solidarité", assure Étienne Lefebvre.

"On devrait être fier de notre pays. On est le pays au monde où les retraités vivent le mieux. Avec le régime actuel, la retraite est synonyme de sécurité, avec la réforme, elle sera synonyme de déclassement", prévient Christophe Ramaux.

"L'âge minimum de 62 ans est tenable. Mais il faut des mécanismes incitant à prolonger l'activité. On n'a pas une retraite à taux plein avant 67 ans si on n'a pas suffisamment cotisé", conclut le journaliste Étienne Lefebvre.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.