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Baisses d'impôts, assurance chômage... Ce que le patronat va demander lors de sa rencontre avec Elisabeth Borne

Après les représentants des salariés la semaine dernière, c'est au tour du Medef et de la CPME d'être reçus à Matignon lundi 22 mai. Les organisations patronales veulent notamment s'assurer que la Première ministre ne répondra pas aux demandes de l'intersyndicale.
Article rédigé par Isabelle Raymond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Geoffroy Roux de Bezieux, le président du Medef, à Matignon, en juillet 2020. (ALEXIS SCIARD  / MAXPPP)

Après les syndicats la semaine dernière, les organisations patronales sont reçues lundi 22 et mardi 23 mai à Matignon, pour parler notamment de l'emploi des seniors ou défendre la dégressivité des allocations chômage. Mais avant d'exposer leurs revendications, le Medef comme la CPME viendront tout d'abord dire, d'une seule et même voix, à la Première ministre, de quoi ils ne veulent pas entendre parler. 

>> Rencontre des syndicats avec Élisabeth Borne : "Je ne sais pas si on peut parler de fin de période de glaciation", estime la numéro 2 de la CFDT

Pour le patronat, il n'est pas question de rouvrir certains dossiers malgré les demandes insistantes des représentants de salariés. Les syndicats ont réclamé la semaine dernière à Elisabeth borne de revenir sur plusieurs sujets. Ils souhaitent la suppression des ordonnances travail adoptées au début du premier quinquennat et qui assouplissent les règles du marché du travail. L'intersyndicale souhaite également revenir sur le durcissement des règles de l'assurance-chômage. La dernière demande - c'est une vieille revendication syndicale - est un conditionnement des aides publiques aux entreprises à certaines obligations, comme celles d'avoir des grilles de salaires au-dessus du Smic. Une proposition formulée par le leader de la CFDT Laurent Berger dans le Journal du Dimanche.

Les organisations patronales vont aussi mettre sur la table leurs propres sujets. Même si ce n'est pas vraiment l'objet de ces rencontres, le Medef et la CPME entendent aussi s'assurer que les baisses d'impôts promises seront bien tenues. Les entreprises doivent en effet bénéficier d'une deuxième tranche de baisse des impôts de production : quatre milliards d'euros à nouveau en 2024 après celle octroyée pour le même montant cette année. Pour le patronat, pas question d'attendre que la trajectoire budgétaire le permette, comme Emmanuel Macron l'a précisé pour les deux milliards de baisse d'impôts promis aux classes moyennes.

Les patrons disposés à parler emploi des seniors

Ceci étant posé, les organisations patronales sont d'accord pour ouvrir des négociations comme le veut l'exécutif. Elles sont d'accord notamment pour parler d'emploi des seniors, affirme le Medef. La CPME y ajoute une proposition d'allègements de cotisation pour inciter les entreprises à les conserver ces seniors en emploi. Le Medef, de son côté, met en garde Matignon concernant la méthode : une fois les sujets fixés, il faudra laisser de la latitude aux organisations patronales et syndicales pour qu'elles puissent négocier. Elles ne veulent pas que le gouvernement tienne le crayon.

À l'issue des discussions du jour, Élisabeth Borne fixera une nouvelle rencontre, peut-être d'ici la fin du mois. Cette fois en multilatérale avec les représentants des salariés et des chefs d'entreprise. La Première ministre détaillera un nouvel agenda social avec un risque. Qu'une partie des syndicats, encore dans la lutte contre la réforme des retraites, ne trouve le rendez-vous un peu prématuré.

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