Casserolades : qui sont les manifestants qui suivent le président de la République et les membres du gouvernement en tapant sur des casseroles ?
Malgré l'interdiction de la préfecture, finalement annulée, le bruit des casseroles a retenti lors du déplacement d'Emmanuel Macron, à Vendôme, dans le Loir-et-Cher, mardi 25 avril. C'était déjà le cas à Ganges, vendredi 21 avril. Ces mouvements ont pour but de protester contre la politique du chef de l'État et contre la réforme des retraites, adoptée sans vote au moyen de l'article 49.3 de la Constitution.
À l'origine de ces rassemblements, on retrouve principalement l'association Attac. Son nom complet, Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne. Cette association altermondialiste a été créée en France en 1998 pour, "se réapproprier ensemble l'avenir de notre monde". Désormais, elle est présente dans 35 pays. Elle lutte aussi pour la transition écologique, l'égalité femme-homme, contre le racisme. Spécialisée dans les actions coups de poing, très médiatiques, contre LVMH, McDonald ou l'aéroport du Bourget, par exemple.
Attac est souvent rejointe par d'autres collectifs, syndicats ou partis à la gauche de la gauche. Lundi 24 avril, pour l'anniversaire de la victoire d'Emmanuel Macron à la présidentielle, le syndicat Solidaires, La France insoumise, Europe-Ecologie Les-Verts et le Nouveau parti anti-capitaliste ont aussi appelé à se mobiliser.
Des casserolades prévues à l'avance
Attac a mis en ligne une carte interactive avec toutes les dates et les lieux des prochains déplacements du président, des ministres et certains députés de la majorité. Une carte baptisée "On ne les lâche pas".
Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture peut s'y attendre pour son déplacement de vendredi au salon de l'élevage de Gap, idem pour le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, à Vesoul le même jour, mais aussi pour le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, dans le Nord le 5 mai prochain.
>>> Politique : un concert de casseroles à chaque déplacement ministériel
Pourquoi taper sur des casseroles ?
Taper sur des casseroles est une très vieille pratique qui date du Moyen-Âge. On appelle ça le "charivari". Au départ, rien à voir avec la politique : c'était un rituel d'humiliation pour les couples mal-assortis. Ils étaient accueillis dans les villages avec des concerts de casseroles.
La pratique devient politique en France en 1830. Les opposants à la monarchie de Juillet visent des notables avec des bruits de casseroles, de crécelles et de sifflets. Depuis les casserolades ont fait le tour du monde. Il y en a eu au Canada, au Chili, en Argentine. Elles ont aussi été utilisées au siècle dernier par ceux qui voulaient garder l'Algérie française. Les casseroles sont pratiques pour faire facilement entendre son mécontentement . Tout le monde en a chez soi et elles permettent de faire beaucoup de bruit. Et en même temps, ce mouvement peut prendre un sens symbolique. Un membre du syndicat Solidaires estimait lundi que ces instruments de cuisines rappellaient toutes les "casseroles" du gouvernement.
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