"Evidemment que ça fait peur" : à Bordeaux, les étudiants opposés à la réforme des retraites s'organisent contre la "répression policière"
Sur les réseaux sociaux et sur des affiches dans les campus occupés, les étudiants bordelais s’échangent des astuces pour la 10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, mardi 28 mars. "On veut manifester protégés", assure Audrey, en master à Sciences Po Bordeaux.
La précédente manifestation jeudi 23 mars s’était terminée dans un nuage de gaz lacrymogène, place de la Victoire et des affrontements avec les forces de l'ordre avaient eu lieu dans la soirée. Un incendie volontaire avait par ailleurs été déclenche contre la porte de la mairie de Bordeaux.
"On prend des masques, on essaye de s'attacher les cheveux pour ne pas qu'on soit reconnu, explique Audrey. On a toujours un numéro d'avocat écrit sur le bras quand on va manifester, c'est comme ça qu'on essaie de se protéger au maximum. Et aussi on fait des binômes, on reste en groupe. Donc on a mis en place des moyens pour vraiment ne pas arrêter de manifester malgré la répression policière."
"Montrer qu'il y a de la présence"
Hugo, 20 ans, ajoute un conseil : "Avoir des justificatifs de domicile". Cet étudiant en école privée ne peut pas manifester l’après-midi, avec l’intersyndicale, il rejoint donc les rassemblements le soir dans le centre de Bordeaux, avec appréhension : "Evidemment que ça fait peur, surtout pour des étudiants qui ne connaissent pas forcément les lois, qui n'ont pas forcément de quoi se défendre s'ils sont interpellés. Mais quand il y a des rassemblements, dès que je peux venir, je viens. S'il y a des manifestations, qu'elles soient sauvages ou pas, en général je viens quand même juste pour être là, pour montrer qu'il y a de la présence. Je pense que c'est vraiment important".
Hugo se dit non-violent. Il espère donc que les prochains rassemblements se dérouleront sans affrontements avec les gendarmes ou policiers. 13 000 policiers et gendarmes seront mobilisés mardi pour cette 10e journée de mobilisation, a annoncé Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, parlant d'un dispositif inédit.
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