Le groupe parlementaire Liot crée l'association "Utiles" "pour rénover en profondeur notre démocratie"
Manquer de faire tomber le gouvernement à neuf voix près après l'utilisation du 49.3 sur la réforme des retraites, a conféré une cerrtaine notorié au groupe parlementaire Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires). Composé d'une vingtaine de députés de différentes origines politiques, il avait porté la motion de censure transpartisane le 20 mars dernier. "Les gens nous ont écrit en disant : 'on veut adhérer à Liot, on veut se présenter aux élections pour Liot'. On a répondu qu'on n'était qu'un groupe parlementaire et donc la réponse, c'est notre association", explique à franceinfo Bertrand Pancher, le président du groupe Liot à l’Assemblée nationale.
"On a besoin vraiment de rénover en profondeur notre démocratie. Nous pensons que face à trois blocs dirigés par des personnalités autoritaires, il y a vraiment la place"
Bertrand Pancher, président du groupe Liot à l'Assemblée nationaleà franceinfo
Bertrand Pancher et ses collègues députés avaient depuis plusieurs mois le projet de décliner leur travail transpartisan dans un mouvement. Le presque succès de leur motion de censure leur a donné le dernier élan. Ils ont donc lancée le 29 mars une association baptisée "Utiles" , un acronyme pour Ultramarins, Territoires indépendants, Liberté, Écologie et Solidarité pour mieux peser sur la vie politique française.
Cette association doit réunir des gens du centre, de droite, de gauche. L'idée principale, c'est d'écouter les élus locaux et les citoyens réunis dans des comités participatifs et de faire remonter les bonnes idées. "Une initiative qui vise à faire en sorte que, collectivement, nous soyons capables de réfléchir, de trouver des solutions, n'étant pas forcément d'accord sur tout", définit l'écologiste lilloise Marie-Pierre Bresson, séduite par la démarche. Bref, prendre la politique à revers de ce que fait Emmanuel Macron, abonde le député de Guadeloupe Olivier Serva : "Ce pouvoir central a oublié qu'il y a une base, il y a des corps intermédiaires, il y a des syndicats, il y a des hommes et des femmes qui ont des idées".
"Il y a des élus locaux qui ont un vécu, qui ont des spécificités et qu'on ne peut pas les enjamber. On ne peut pas dire que même si l'opinion est majoritaire contre la réforme des retraites, on la fait quand même."
Olivier Serva, député de Guadeloupeà franceinfo
Parmi les élus qui se lancent dans l'aventure, il y a aussi le maire d'Orléans, Serge Grouard, qui vient tout juste de quitter Les Républicains. "Je pense qu'on est dans une situation très dégradée, très tendue. Il faut en sortir et pour cela, il faut que les gens de bonne volonté se retrouvent avec des sensibilités différentes, explique-t-il. S'il y a des maires et des élus locaux qui m'écoutent, ils pourraient dire : 'Mais on le fait tous les jours !' Pourquoi ce que l'on fait au quotidien, on ne pourrait pas le faire au niveau national ?".
Pour l'instant, le mouvement ressemble à un patchwork d'élus qui ne se reconnaissent plus dans les autres partis. L'avenir dira s'ils arrivent vraiment à se rendre utiles et à apporter des propositions politiques.
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