Les salles de spectacle touchées par la grève des transports : "Le tableau n'est pas loin d'être apocalyptique"
Les organisations professionnelles alertent le gouvernement et demandent des mesures d'urgence comme un report de charges.
Bertrand Thamin, président du Syndicat national du théâtre privé (SNDTP) et directeur du Théâtre du Montparnasse a fait part mercredi 18 décembre d'une situation "apocalyptique" pour les salles de spectacles parisiennes qui souffrent de la grève des transports.
L'inquiétude des professionnels grandit surtout que le mois décembre représente 1/5 de leur chiffre d'affaires. Les organisations professionnelles alertent le gouvernement et demandent des mesures d'urgence comme un report de charges.
franceinfo : Quelle est la situation exacte ?
Bertrand Thamin : Le tableau n'est pas loin d'être apocalyptique. Les réservations sont en chute libre. Les spectateurs sont dans l'incapacité physique de venir dans nos salles. C'est une situation qui s'est même aggravée. On a très clairement l'impression que les spectateurs avaient spéculé sur un conflit relativement court, d'une durée de 6 ou 7 jours. Ils ont été pris un petit peu de court. Et là, maintenant que ça s'installe dans la durée, le téléphone ne sonne plus nulle part. Encore une fois, les gens sont dans l'incapacité de venir.
Des aménagements d’horaires sont-ils possibles ?
Non, parce qu'on a déjà, la plupart du temps une double programmation à 19 heures et 21 heures. Donc, c'est compliqué de modifier les horaires des spectacles. Nos comédiens sont souvent pris dans la journée par du doublage. On peut très difficilement modifier les horaires de lever de rideau. Les comédiens sont très malheureux de devoir jouer devant des salles avec beaucoup moins de spectateurs. Dans cette communion qu'est le théâtre, un acteur préfère toujours pour l'échange avec le spectateur que la salle soit pleine.
Êtes-vous optimiste pour les prochains jours ?
On ne peut que souhaiter que les choses s'arrangent le plus vite possible. Je n'ai pas l'impression qu'on en prend vraiment le chemin. Il faudrait que les gens recommencent à discuter entre eux. Et ce n'est pas l'impression que ça ne donne, ni d'un côté, ni de l'autre. Donc, évidemment, on souhaite que les choses s'arrangent le plus vite possible. Mais je vois mal avec ce qui se profile à l'horizon pour la semaine de Noël et la semaine du Nouvel An qu'on puisse rétablir la situation. Ce qui est vraiment très préoccupant pour nos entreprises, c'est que ce n'est pas le premier mois de décembre. Il ne vous aura pas échappé qu'en décembre dernier, il y avait déjà eu quelques petits problèmes qui avaient fortement impacté les salles de spectacles. Donc, ça fait quand même deux années de suite que notre mois le plus fort est fortement sinistré.
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