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Promulgation de la réforme des retraites dans la nuit : la gauche dénonce "la fébrilité" et "la peur" d'Emmanuel Macron

Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure dénonce "le mépris" et "la provocation" du chef de l'Etat, et affirme que "le combat" contre la réforme des retraites va continuer. Même tonalité chez le député LFI Eric Coquerel, qui parle d'un "mauvais coup en pleine nuit."
Article rédigé par franceinfo
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Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure lors de la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, à Paris le 6 avril 2023 (ANTONIN BURAT / LE PICTORIUM / MAXPPP)

"Cela dit quelque chose de la fébrilité d'Emmanuel Macron, il a cherché à nous assommer", a estimé Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste, samedi 15 avril sur France Inter, alors que la réforme des retraites a été promulguée dans la nuit après que le Conseil constitutionnel eut validé vendredi l'essentiel de la réforme, dont le report de l'âge de départ à 64 ans. Une promulgation à "3h28, ce n'est pas banal", souligne Olivier Faure.

Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, avait demandé vendredi à Emmanuel Macron de ne pas promulguer la loi ce week-end. "Il y a un mépris autant que de la provocation, selon Olivier Faure. Ce président pense qu'il est Jupiter et qu'il n'a de comptes à rendre à personne. Il avance seul."  Olivier Faure estime que "la gauche et les écologistes" ont "un immense espoir à lever pour éviter que ce soit le chaos qui l'emporte." Comme l'intersyndicale, Olivier Faure appelle les salariés à manifester le 1er mai et à en faire "de ce mouvement un mouvement historique."

>> Les réactions politiques après la décision du Conseil constitutionnel

Pour faire avancer les choses, "nous allons déposer une proposition de loi qui permettra de revenir sur l'article 7 qui permet de passer de 62 à 64 ans." De cette manière, le débat pourra "avoir lieu à nouveau dans l'hémicycle, débat que le président a souhaité interrompre avec le 49.3. Nous allons continuer le harcèlement législatif avec les questions d'actualité, nous allons continuer sur tous les textes où nous pouvons déposer des amendements qui permettent de revenir sur cette loi." Olivier Faure veut montrer à Emmanuel Macron que "nous n'allons pas lâcher et que nous allons continuer le combat."

Eric Coquerel : "un mauvais coup en pleine nuit"

"Faut-il avoir peur de son peuple pour faire un mauvais coup comme ça en pleine nuit !", a réagi Eric Coquerel, député La France insoumise de Seine-Saint-Denis et président de la Commission des Finances à l'Assemblée, samedi 15 avril sur franceinfo. "Promulguer une loi en pleine nuit, symboliquement, c'est montrer que vous avez peur de vos actes", a-t-il ajouté.

Ce choix d'Emmanuel Macron montre qu'il entend "manier tout un peuple de manière lâche, mais à coups de fouet. Cette histoire devient dangereuse pour le pays." Emmanuel Macron "n'aurait pas dû promulguer cette loi" et il doit entendre "enfin qu'il est en train de brusquer le pays, tout ça pour rien parce que les déficits de retraites sont minimes. Il met le pays en tension", selon Eric Coquerel. "Il faut créer les conditions dans le pays pour lui imposer un rapport de force dont il n'a pas encore idée." L'intersyndicale appelle les salariés à manifester le 1er mai et à en faire "une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire." Il faut des "millions et des millions de personnes dans la rue et peut-être qu'il faut lui imposer une grève générale", estime le député de Seine-Saint-Denis.

"Une provocation" pour Marine Tondelier, EELV

"On ne peut y voir qu'une provocation", a réagi sur franceinfo Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe-Écologie-Les Verts, après la promulgation de la loi dans la nuit de vendredi à samedi par Emmanuel Macron. "La France se réveille en apprenant qu'il l'a fait dès cette nuit. C'est une ultime humiliation du président de la République." Marine Tondelier a estimé qu'Emmanuel Macron "ne sait pas faire autrement" que d'humilier. "On sait qu'il a toujours été cynique, il a ce trait de caractère où il est méprisant, humiliant, coupé des gens et, là, cela n'a jamais été aussi frappant."

Faire voter la réforme des retraites, loi "très impopulaire", c'est "un braquage démocratique, c'est ressenti par la plupart des Français comme un braquage." Marine Tondelier ne remet pas en cause la décision du Conseil constitutionnel, "cette réforme peut être légale", mais reste selon elle, "parfaitement illégitime et rarement dans la Ve République une loi n'a été aussi illégitime."

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