Réforme des retraites : 38 députés Les Républicains votent contre l'article 2 pour montrer que la droite n'est pas la "béquille" du gouvernement
Le gouvernement pensait pouvoir compter sur les voix de la droite pour cette réforme des retraites, mais mardi 14 février au soir, ça n’a pas été le cas. L'article 2 instaurant un "index seniors" a été rejeté à l'Assemblée. On sentait, depuis la reprise des débats, la droite vraiment pas séduite par cet "index seniors" sur l’air du "cela va pénaliser nos entreprises". En fin de soirée, la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet annonce le résultat : l'"index seniors" et l'article 2 sont rejetés par 256 voix contre 203 et 8 abstentions.
>> Réforme des retraites : suivez notre direct
La majorité macroniste n'a pas pu compter sur toutes les voix de la droite. 38 députés LR sur les 61 du groupe ont voté contre et six se sont abstenus. Sans eux pas de majorité. Et voilà le reste de l’opposition, RN et insoumis, qui rêve déjà d’une droite qui ferait vaciller voire échouer la réforme des retraites. "La majorité doit s'attendre à d'autres déconvenues, dit le député RN Kévin Mauvieux. Ils se sont aperçus ce soir que ça ne marchait pas avec au moins une partie des députés républicains. Et que les républicains étaient capables de se retourner contre leur maître. On espère qu'ils garderont ce courage jusqu'à l'article 7, sur l'âge de départ à la retraite."
Euphorie aussi à gauche. Le député LFI Antoine Léaument se fait définitif. "C'est la démonstration que, y compris à l'Assemblée nationale, il ne s'est pas trouvé de majorité pour faire cette réforme des retraites. Il est temps qu'Emmanuel Macron recule."
Difficile d'imaginer un rejet total du texte
C’est en réalité un peu plus compliqué que cela. D’abord parce que cet "index seniors", beaucoup s’accordent à dire qu’il sera de toute façon censuré par le Conseil constitutionnel, car il n’aurait rien à faire dans un texte budgétaire. C’est donc peu coûteux de voter contre une mesure qui potentiellement ne pourra pas entrer en vigueur. Ensuite, si on regarde le détail des votes, le président du groupe, Olivier Marleix a voté contre cet article 2. Et pourtant, c’est lui, avec Eric Ciotti, qui négocie directement avec Elisabeth Borne pour peser dans cette réforme. C’est lui aussi qui tente de convaincre les députés LR récalcitrants de voter le texte. Difficile d’imaginer qu’il sape son propre travail.
Une droite qui se rebiffe alors qu’Elisabeth Borne lui a envoyé à nouveau des gages, mardi. Après plusieurs jours de négociation, la Première ministre a annoncé qu’un certain nombre de personnes ayant commencé tôt n’auront pas à cotiser 44 ans comme prévu initialement, mais 43 ans. Celles qui ont commencé à 15, à 17 et à 20 ans. "Ça nous permet d’affermir le soutien des LR" confiait un cadre de la majorité. Le vote de mardi soir a été un contre-exemple. La droite a voulu montrer qu’elle n’était pas la "béquille" du gouvernement. Rappelons enfin que le vote contre un article, ne fait pas un vote contre une réforme tout entière.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.