Réforme des retraites : la majorité s’inquiète d’un débat focalisé sur le report de l’âge
L’âge du départ à la retraite repoussé, "c'était un piège et on s'y est laissé enfermer", soupire un pilier de la majorité. D'où une pression exercée sur Élisabeth Borne pour qu'elle pousse les feux sur d'autres aspects de la réforme, à commencer par la pension minimale à 1 200 euros. La Première ministre poursuit ses consultations. Elle a reçu mardi et mercredi les syndicats et doit désormais passer quelques derniers coups de fil aux leaders de la droite parlementaire, Éric Ciotti, Bruno Retailleau, Olivier Marleix, pour les sonder une dernière fois sur leurs intentions concernant la réforme des retraites.
La pression est également exercée pour qu'elle revienne notamment sur ce qu'elle disait mardi 3 janvier sur franceinfo : que dans la version initiale du projet de loi, cette pension minimale ne concernerait que les nouveaux retraités. Ce n'était pas la promesse de campagne d'Emmanuel Macron, rappelle-t-on. "Imaginez l’amertume de ceux qui sont déjà en retraite et qui n'auraient que leurs yeux pour pleurer", avertit un ténor de la majorité qui se dit prêt à porter un amendement.
Une stratégie pour démontrer une capacité de compromis
Le problème, c'est qu'entre la présentation du texte, le 10 janvier, et le début du débat à l'Assemblée, trois semaines vont s'écouler. Cela laisse le temps à la colère d'enfler, constate un vieux loup au Parlement. Convaincu qu'à la fin tout le monde sera concerné, il se demande si Élisabeth Borne a vraiment intérêt à garder la carte dans sa manche.
En fait elle réfléchit encore, confie un proche. Question de tactique, juge un stratège pour qui ces trois semaines peuvent aussi être mises à profit pour distiller des avancées, montrer qu'elle sait faire des compromis. Ce sujet-là en tous cas peut faire basculer l'opinion, avertit un allié.
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