Réformes des retraites : les 44 années de cotisations pour les carrières longues passent mal auprès d'une partie de la majorité et des Républicains
Dans les contreparties de la réforme des retraites, il y a quelques pépins. L'un d'entre eux se trouve dans le dispositif "carrières longues", remanié par le gouvernement. Il vise à favoriser les départs anticipés, à 58, 60 ou 62 ans, des personnes qui ont commencé à travailler jeunes. Mais pour en bénéficier, il y a deux conditions : la première, avoir travaillé un certain nombre de trimestres avant 16, 18 ou 20 ans ; la deuxième, avoir sa durée de cotisation complète. Sauf que, dans certains cas, celle-ci est augmentée d'un an. Et donc, ceux qui ont commencé à travailler très jeunes devront cotiser davantage que les autres actifs.
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Un actif sur cinq concerné
Avec ce texte du gouvernement, les personnes qui ont commencé à travailler avant 18 ans devront ainsi cotiser 44 ans. C'est un an de plus, donc, que les 43 ans nécessaires à terme pour toucher une retraite à taux plein. Ce point ne passe pas chez certains députés Les Républicains, censés soutenir la réforme. Cela fait réagir aussi jusque dans les rangs de la majorité. Principal argument avancé : ceux qui ont commencé à travailler jeunes sont ceux qui exercent, le plus souvent, des métiers pénibles et faiblement rémunérés. Leur imposer 44 années de cotisations pour un départ à taux plein, "ce n'est pas juste", disent-ils.
Ils citent aussi le cas des personnes qui ont commencé à travailler pile l'année de leur vingtième anniversaire et qui ne bénéficient pas du dispositif carrières longues. Elles devront travailler également 44 ans quand l'âge légal sera porté à 64 ans.
Le gouvernement peut-il céder sur ce point ? L'entourage de la Première ministre est conscient de la faille, mais évoque notamment des raisons budgétaires. Le dispositif carrières longues concerne beaucoup de monde : un actif sur cinq. C'est le premier motif de départ anticipé, devant l'inaptitude et l'invalidité. Mais comme LR monte au créneau, le sujet fera partie du débat parlementaire, c'est certain, glisse-t-on.
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