: Reportage "On ne lâchera pas" : la grève des éboueurs parisiens contre la réforme des retraites se poursuit
Les Parisiens ont peut-être cru à une amélioration de la situation sur le front des poubelles. S'il y a toujours des milliers de tonnes de déchets dans les rues de la capitale, la situation s'améliore dans certains arrondissements après trois semaines de grève contre la réforme des retraites. Les camions-bennes ont repris du service le week-end du samedi 25 et dimanche 26 mars, mais les trois incinérateurs de la région parisienne ont de nouveau été bloqués.
>> Réforme des retraites : à quoi faut-il s'attendre pour la journée de mobilisation du mardi 28 mars ?
Dans le 14e arrondissement de la capitale, les balayeurs passent derrière les camions-bennes après le ramassage des ordures. Il y a beaucoup de travail lundi 27 mars car le vent a soufflé sur les tas de poubelles du week-end. "C'est sportif", commente Éric, 46 ans et 15 ans de métier avec quelques journées de grève au compteur depuis trois semaines, son nouveau sujet de conversation avec les Parisiens qu'il croise en chemin. "Il y a toujours des gens qui ont du mal à comprendre, raconte Éric, mais ça, c'est récurrent parce qu'il y a des gens qui ne vont pas réfléchir ni enquêter."
"En revanche, d'autres personnes nous félicitent. Ils comprennent qu'on a beaucoup de travail et que ce n'est pas évident. Ils comprennent aussi la dureté du travail."
Éric, éboueur à Parisà franceinfo
Les balayeurs passent devant le restaurant de Bruno, situé rue Losserand. Plus besoin de s'organiser pour stocker certaines poubelles, le restaurateur a effacé un message de son ardoise "Welcome to the poubelle City" : "C'était pour faire un trait d'humour. Je n'ai absolument rien contre les grévistes ni les éboueurs. Mais bon, ça a été nettoyé vendredi, samedi et dimanche, c'est mieux quand même. À la fin, ça devenait un peu compliqué."
"Tout le monde est motivé"
Bruno se dit maintenant rodé : "On est prêts. Il n'y a pas de problème." Parce qu'après trois semaines de grève, les éboueurs se tiennent prêts pour la suite du mouvement. "Tout le monde est motivé même si tout le monde ne peut pas faire grève, déclare Jean-Christophe Oudard le délégué CGT de l'atelier du 14ᵉ arrondissement de la capitale. Tout le monde a des crédits. Tout le monde est locataire ou propriétaire. On se débrouille, mais on est tous solidaires, donc on fait ça par roulements. Les gars qui sont de repos, ils vont sur le terrain pour bloquer et on essaie de faire ça comme ça. Mais on ne lâchera pas."
Des actions sont déjà prévues mardi 28 mars aux aurores, avant la manifestation avec la poursuite du blocage des incinérateurs. Les grévistes veulent également attacher les poubelles entre elles pour ralentir la collecte.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.