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Reportage "Parce que Macron adore la Rotonde" : le restaurant parisien pris pour cible par des manifestants contre la réforme des retraites

Ce restaurant du quartier Montparnasse, a été pris pour cible jeudi lors de la 11e journée de mobilisation. C’est là qu’Emmanuel Macron avait fêté son score du premier tour à la présidentielle de 2017.
Article rédigé par Benjamin Illy
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Les forces de l'ordre mobilisées pour protéger le restaurant La Rotonde dans le 6e arrondissement de Paris ont reçu toutes sortes de projectiles, lors de la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le 6 avril 2023. (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

Jets de projectiles en tout genre, bouteilles qui volent et pavés qui s'écrasent en nombre sur les vitres de la Rotonde... mais surtout essentiellement sur les gendarmes déployés tout autour de l'établissement. Parti de l'esplanade des Invalides en direction de la place d'Italie, le cortège parisien de la 11e mobilisation nationale contre la réforme des retraites jeudi 6 avril s’est soudainement échauffé à son arrivée sur Montparnasse. 

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Les employés de ce restaurant prisé par Emmanuel Macron qui y avait fêté son score du premier tour à la présidentielle de 2017, avouent avoir été très choqués par ces violences, quand des individus, visages masqués, des pierres dans les mains, ont surgi d’une foule, jusque-là très calme.

"Il ne faut pas s'attaquer à eux, désapprouve une manifestante. Il faut s'attaquer à ceux qui donnent les ordres". "Il y a un fumigène qui a été lancé sur La Rotonde pour qu'elle brûle, décrit calmement cet autre manifestant, qui explique : parce que c'est Macron et le pouvoir qui adorent la Rotonde. Moi, je fais des extras dans des bars, sinon, je suis au RSA."

"C'est plus qu'un symbole, c'est que nous, on ne peut pas bien bouffer comme ça, du coup, c'est normal qu'à un moment, ils se prennent les retours de bâton."

Un jeune manifestant

à franceinfo

Le 17 février, un "gilet jaune" a été condamné à quatre ans de prison, dont trois avec sursis pour avoir tenté d’incendier la brasserie en 2020. Le 1er mai 2019, une impressionnante protection policière avait été déployée autour du restaurant, les forces de l’ordre craignant un "syndrome du Fouquet’s".

Quand on l'interroge sur la suite avec l'avis du Conseil constitutionnel le 14 avril, le jeune manifestant balaie d'un "on s'en fout", toujours aussi flegmatique. Nicolas, 39 ans, livreur à vélo, n'est pas aussi tranché. Pour lui, "si, il y a un espoir qu'ils censurent quand même au moins l'âge à 64 ans. Pour le reste, on verra bien. C'est Fabius, quelqu'un plutôt de gauche", espère-t-il, avant de tenter de poursuivre dans un cortège de plus en plus furieux.  

Les manifestations ont réuni jeudi 6 avril "près de deux millions" de participants dans toute la France, selon les syndicats, 570 000, selon le ministère de l'Intérieur. L'intersyndicale appelle à une nouvelle journée de mobilisation nationale le 13 avril à la veille de la décision du Conseil constitutionnel.

Le reportage de Benjamin Illy à Paris

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