"Sur le plan environnemental, c'est catastrophique" : en Île-de-France les trois incinérateurs de déchets sont à l'arrêt
Mobilisés contre la réforme des retraites, la CGT Mines-Énergie a voté l'arrêt des trois incinérateurs de déchets d'Île-de-France. Chaque jour, ce sont 6 000 tonnes d'ordures qui sont enfouies au lieu d'être brûlées.
"Je considère que la situation est critique", Martial Lorenzo est inquiet. Il est le directeur général des services du Syctom, le service de traitement des déchets ménagers de la région parisienne. Depuis jeudi 30 janvier, les trois incinérateurs d'Île-de-France sont pratiquement à l'arrêt, après un vote de la CGT Mines-Énergie. À Marseille, la situation est comparable, mais ce sont les centres de tri qui sont bloqués.
Les salariés du Syctom réquisitionnés
En temps normal, ce sont 6 000 tonnes de déchets qui sont brûlés, chaque jour, sur les trois sites d'Issy-les-Moulineaux, Ivry-sur-Seine et Saint-Ouen. Pour Martial Lorenzo, la situation n'est plus tenable : "D'un point de vue financier, le Syctom a déjà perdu plus de sept millions d'euros du contribuable. La situation est critique aussi sur le plan environnemental. C'est catastrophique d'enfouir autant d'ordures ménagères."
Pour éviter que les poubelles ne débordent trop dans les rues de la capitale, les salariés du Syctom ont été réquisitionnés ce week-end par la préfecture. Les ordures ont donc été évacuées, mais sur un principe complètement différent, explique le directeur général des services du Syctom : "Cela veut dire que les bennes à ordures peuvent venir déverser leur contenu dans les fosses et qu'ensuite depuis ces fosses, les ordures sont rechargées sur des poids lourds qui peuvent aller à 50 kilomètres de Paris pour l'enfouissement."
Des incinérateurs qui chauffent 300 000 logements
Habituellement, grâce à la combustion des déchets, les trois incinérateurs du Syctom produisent de l'énergie permettant le chauffage de 300 000 logements, ainsi que les hôpitaux et les ministères parisiens. Depuis jeudi dernier, ces bâtiments doivent donc être chauffés à l'énergie fossile, ce qui aggrave encore le coût et la pollution.
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