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Vidéo Retraites : "La question de l'âge est le péché originel de cette réforme", regrette Gérard Larcher

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Article rédigé par franceinfo
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Gérard Larcher, président Les Républicains du Sénat, revient sur franceinfo mercredi 18 décembre sur l'âge pivot, l'un des points de blocages dans les négociations sur la réforme des retraites entre le gouvernement et les syndicats.

Edouard Philippe reçoit mercredi 18 décembre les syndicats pour tenter de reprendre les négociations sur la réforme des retraites. Parmi les principaux points de blocage, l'âge pivot. "La question de l'âge est le péché originel de cette réforme", estime mercredi sur franceinfo Gérard Larcher, président LR du Sénat. "On ne pourra pas en permanence ne pas se dire la vérité sur l'âge légal de départ à la retraite. C'est un âge progressif, 64 puis 65 ans."

Pour ne pas toucher aux 60 ans, on a "contourné" le problème. "Rapport Delevoye, âge pivot, clause du grand-père : en fait, on contourne pour ne pas évoquer que l'âge légal de la retraite doit être déplacé." Gérard Larcher s'est entretenu de nombreuses fois avec les syndicats.

Je dis la vérité aux partenaires sociaux, je les ai rencontrés, ils connaissent ma position, j'ai avec eux des contacts.

Gérard Larcher

à franceinfo

Dans cette réforme, il y a "trois paramètres" à prendre en compte. "Celui de l'augmentation des cotisations, évoquée depuis hier, le paramètre de la baisse des pensions, personne n'ose l'évoquer mais il y a le paramètre de l'âge. Il n'y a pas d'autres solutions." Gérard Larcher n'est pas favorable à l'augmentation des cotisations. "C'est un facteur de compétitivité le niveau de cotisation, de pouvoir d'achat. Si vous augmentez les cotisations qui sont à 40% financées par les salariés vous aurez un effet pouvoir d'achat." Le président du Sénat a également évoqué le travail des séniors "qui a progressé". "Un rapport montre que l'emploi des séniors progresse quand l'âge de la retraite est repoussé. Il faut parler pénibilité."

Le gouvernement "est en train de faire évoluer les régimes spéciaux et je pense qu'il a raison", a déclaré Gérard Larcher. Avec la suppression des régimes spéciaux, "il faut regarder quelles sont les pénibilités qui demeurent pour ces régimes et quelles sont les nouvelles pénibilités". Gérard Larcher évoque ainsi le travail de nuit, le travail en horaire décalé, ou au travail le week-end.

Je connais bien l'hôpital et je peux vous dire qu'il y a une pénibilité dans un certain nombre de métiers...

Gérard Larcher

à franceinfo

"Je partage le principe d'universalité, tout comme le sujet des petites retraites, poursuit-il. Il y a des choses positives. Il y a un certain nombre de points qu'il faut préciser, je pense aux fonctionnaires, aux enseignants, il y a des questions de justice, ça doit être le débat, l'échange. Le dialogue social est le rôle du Parlement. Nous débattrons d'ailleurs de ces sujets au Sénat le7 janvier 2020." Pour Gérard Larcher "c'est une demie réforme de droite" : "Ce qui manque c'est de regarder avec courage, les yeux dans les yeux, la réalité de repousser l'âge légal de la retraite. Ce qui ne veut pas dire ignorer les carrières longues et pénibles."

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