: Vidéos Réforme des retraites : les déplacements mouvementés des membres du gouvernement depuis la promulgation de la loi
Des comités d'accueil qui n'ont pas fini de manifester leur rejet de la réforme des retraites. Après l'utilisation de l'article 49.3 pour faire passer le texte, les membres du gouvernement avaient été invités, fin mars, à limiter leurs déplacements pour éviter les débordements et ne pas surcharger les forces de l'ordre. Mais après la promulgation de la loi qui porte l'âge de départ à la retraite à 64 ans, vendredi 14 avril, l'exécutif a décidé de reprendre une activité normale.
Mais pour les ministres et le président de la République, tourner la page n'est pas chose aisée. Depuis lundi 17 avril, plusieurs membres du gouvernement ont été chahutés sur le terrain par des opposants en colère. Pour son premier bain de foule depuis des semaines, mercredi en Alsace, Emmanuel Macron a, lui aussi, été hué et sifflé. "Cette colère s'exprime, je ne m'attendais pas à autre chose, mais elle ne m'empêchera pas de continuer à me déplacer", a-t-il réagi. Il s'est d'ailleurs rendu jeudi à Ganges, dans l'Hérault, pour y parler d'éducation. Un comité d'accueil l'y attendait, comme pour différents membres du gouvernement ces derniers jours. Franceinfo revient sur ces visites perturbées.
Lundi 17 avril : Braun, Lescure et Ndiaye interpellés par des manifestants
En visite à Langon (Gironde) sur la situation des services d'urgence lundi, le ministre de la Santé, François Braun, a été hué et sifflé. Sur place, malgré les 40 millions d'euros promis pour la reconstruction de l'hôpital, 150 manifestants étaient venus réclamer "des moyens" supplémentaires, rapporte France Bleu. Le ministre a discuté avec les manifestants sous un important brouhaha, comme le montrent ces images.
A son arrivée à La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), sur le site historique du verrier Duralex, le ministre délégué chargé de l'Industrie, Roland Lescure, a également été interpellé par environ 80 manifestants opposés à la réforme des retraites, encadrés par la police. Il a déclaré vouloir "passer à autre chose (...) sans oublier ce qui s'est passé : les débats sur les conditions de travail, les institutions... On n'oublie rien, mais on avance", a-t-il dit après un échange tendu, comme le rapporte France Bleu.
Lundi encore, le ministre de l'Education, Pap Ndiaye, était à Reims (Marne) "pour échanger avec les élèves du collège Maryse-Bastié participant à un stage pendant leurs vacances", a-t-il expliqué sur Twitter. Une trentaine de manifestants se trouvaient devant l'établissement.
Une trentaine de manifestants (syndicalistes et « Gaulois réfractaires ») attendent le ministre de l’Education Pap Ndiaye au Collège Bastié de Reims
— Frédéric Gouis (@FredGouis) April 17, 2023
« Augmentez les salaires pas l’âge de la retraite. De l’argent il y en a dans les caisses du patronat »
@UnionArdennais pic.twitter.com/Fc5mEd4Bho
Ils étaient "venus dire leur opposition à la réforme des retraites (...) et demander de meilleures conditions de travail pour les enseignants", écrit France Bleu. Ils n'ont toutefois pas croisé le ministre.
Mardi 18 avril : le ministre des Solidarités bloqué dans une CAF
Alors qu'il se rendait mardi dans une caisse des allocations familiales (CAF) à Paris, le ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, Jean-Christophe Combe, a été lui aussi accueilli par des sifflets, "sur l'air de 'On est là, on est là ! Même si Macron ne veut pas, nous on est là !' avant de se retrouver bloqué à l'intérieur", rapporte le HuffPost.
Les manifestants sur place s'attendaient à la présence de la ministre déléguée Geneviève Darrieussecq. Mais seul Jean-Christophe Combe se trouvait finalement dans les locaux, a fait savoir un journaliste présent sur les lieux.
Mercredi, un premier bain de foule chahuté pour Macron
Mercredi, pour son premier bain de foule depuis l'utilisation du 49.3, le chef de l'Etat a également été accueilli par des huées et des sifflets à Muttersholtz et Sélestat, dans le Bas-Rhin, lors d'un déplacement consacré à la réindustrialisation. "Vous avez un gouvernement corrompu", a lancé un homme, tandis qu'une jeune femme demandait "un signe d'apaisement".
Dans la petite commune de Muttersholtz, où il a visité l'entreprise Mathis, spécialisée dans la construction en bois, une petite centaine de manifestants, tambourinant sur des casseroles et scandant des messages hostiles, ont été repoussés par les forces de l'ordre. Ils ont ensuite été maintenus à distance. "Les casseroles ne feront pas avancer la France", a réagi, devant des journalistes, Emmanuel Macron.
Le même jour, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, s'est rendu à Coulaines (Sarthe), pour évoquer la prévention face aux risques d'incendies.
Le ministre a là encore été rattrapé par la contestation contre la réforme des retraites. "Plusieurs manifestants contre la réforme des retraites se sont rassemblés devant le service départemental d'incendie et de secours", décrit France Bleu.
Jeudi, des déplacements sur l'éducation et les JO hués
Un bruyant comité d'accueil d'un bon millier de personnes scandant "Macron démission" a investi la place de l'hôtel de ville de Ganges, jeudi, avant l'arrivée du chef de l'Etat dans cette commune de l'Hérault, dans le cadre d'un déplacement consacré à l'éducation. "GARDAREM [Gardons en occitan] les retraites, la démocratie, la planète", affirmait une grande banderole sous un soleil radieux, au milieu de manifestants porteurs pour une majorité de chasubles des syndicats CGT et Unsa et de drapeaux CGT ou FSU.
En déplacement à Nanterre (Hauts-de-Seine) pour y parler des Jeux olympiques et paralympiques, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a elle aussi été vivement accueillie par des manifestants jeudi.
"Pas de retraite, pas de JO", peut-on entendre sur des images publiées par le groupe local de La France insoumise.
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