Salaires des patrons : pas les affaires de l'Etat selon Parisot
Le salaire des patrons, ce n'est pas les affaires de l'Etat. Cette conviction, Laurence Parisot va la marteler avec force aujourd'hui devant un parterre... de patrons.
_ La présidente du Medef doit prendre la parole aujourd'hui devant l'Assemblée générale de l'organisation patronale. Un “raout” intitulé “Vivement l'avenir, ready for the future”, tant les perspectives du présent sont peu susceptibles de déclencher l'enthousiasme.
Réagissant dès hier à l'annonce faite par le président américain Barack Obama de limiter le salaire des patrons des entreprises aidées par l'Etat à 500.000 dollars par an (389.000 euros environ), la patronne des patrons français a immédiatement déclenché un tir de barrage, faisant savoir à quiconque en France aurait l'idée de proposer la même mesure qu'elle se trouverait en travers du chemin.
Il n'est “ ni normal ni souhaitable que l'Etat décide des rémunérations des chefs d'entreprises”, résume donc Laurence Parisot.
Pour Laurence Parisot, c'est “typiquement de la responsabilité du patronat ”. Elle redoute “un équivalent de nationalisations, dont l'histoire a prouvé qu'elles provoquaient toujours à moyen terme des formes de déclin économique”. “Il faut laisser à l'entreprise la liberté de fonctionner. C'est à cette condition qu'elle est créative et efficace”, argumente-t-elle, redoutant que la mesure ne provoque une fuite des patrons : “C'est le risque que partent des hommes ou des femmes qui
sont peut-être pour partie responsables du drame économique actuel. Mais qui sont aussi les plus compétents pour mettre en place les solutions”.
Mais la présidente du Medef hausse aussi le ton à sa façon à l'encontre de certaines pratiques : “Il n'est pas normal non plus que certains dirigeants qui ont eu une part de responsabilité dans le désastre actuel n'aient pas eux-même dit qu'ils renonçaient à leurs bonus ”, s'émeut-elle.
Elle souligne donc l'existence du code Afep (Association française des entreprises privées)-Medef, qui, entre autres, limite les indemnités de départ, les fameux “parachutes dorés”, des patrons de sociétés cotées en bourse. “La quasi totalité des sociétés du SBF 120 (indice élargi de la bourse de Paris) y ont adhéré”, assure Laurence Parisot.
_ Des préceptes qui vont toutefois moins loin que la décision de Barack Obama, et qui ont tout de même du mal à passer du stade des vertueuses promesses aux actes. Nicolas Sarkozy a menacé de légiférer si elles ne sont pas appliquées à la fin du premier trimestre.
Grégoire Lecalot, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.