Santé : une ONG dénonce la présence de nanoparticules dans les bonbons d'Halloween
À quelques jours de la fête d'Halloween et d'une distribution massive de bonbons divers et variés, Agir pour l'Environnement rend publique une étude inquiétante : elle a décelé des nanoparticules dans une centaine de sucreries destinées aux enfants.
La soirée d'Halloween, lundi 31 octobre, devrait, comme chaque année, être synonyme de distribution et de consommation massives de bonbons et autres sucreries. C'est dans ce contexte que l'association Agir pour l'Environnement publie une étude alarmante : il y a des traces de nanoparticules dans une centaine de ces produits destinés aux enfants (chocolats, chewing-gums, bonbons).
Enquête @APEnvironnement pour Halloween : + de 100 sucreries contiendraient des #nanoparticules de dioxyde de titane https://t.co/icS9bIcbrs pic.twitter.com/Q4bNEK1bmk
— Avicenn (@VeilleNanos) 27 octobre 2016
Des nanoparticules "probablement" cancérigènes dans les bonbons
Les nanoparticules sont des molécules dont la taille varie entre 1 et 100 nanomètres (un nanomètre = un milliardième de mètre). Dans les sucreries, Agir pour l'Environnement a détecté des nanoparticules de dioxyde de titane, un pigment blanc utilisé comme additif alimentaire, et présenté sous le nom E171 dans les compositions. Il vise à rendre les aliments plus blancs ou plus brillants, et est allié à d'autres colorants pour décliner une palette de couleurs.
Agir pour l'Environnement a mené l'enquête dans quinze enseignes de supermarchés et a identifié ce E171 dans des produits très prisés des enfants : Têtes brûlées, Malabar Skittles, gâteaux LU, chocolat Milka et autres M&M's.
Si la présence de nanoparticules de dioxyde de titane inquiète l'association, c'est qu'à cette taille microscopique, elles peuvent franchir les barrières de l'intestin, voire du cerveau ou encore des reins et se répandre dans le corps. Pour l'heure, le dioxyde de titane est classé cancérigène "probable si inhalé" par le Centre international de recherche sur le cancer.
Avec le dioxyde de titane, on se retrouve dans la même situation qu'avec l'amiante il y a 40 ans
Pour un moratoire sur les nanoparticules
Cette présence de E171 dans cette centaine de sucreries est tout à fait autorisée. L'Agence européenne de sécurité des aliments vient en effet, en septembre dernier, de renouveler l'autorisation de cet additif. Elle considère que les données disponibles sur le E171 dans les aliments ne font pas de lien direct avec un danger établi pour les consommateurs. L'agence recommande toutefois de nouvelles études sur l'impact de cet additif.
L'association Agir pour l'Environnement s'inquiète quant à elle de l'exposition des enfants à ces nanoparticules, des consommateurs "en première ligne", puisqu'ils "consommeraient deux à quatre fois plus de titane que les adultes du fait de leur consommation de sucreries. Sachant que la période d’exposition est capitale pour évaluer les risques et que les enfants sont plus fragiles du fait d’un organisme en plein développement, Agir pour l’Environnement réclame avec force un moratoire sur les nanoparticules".
En juin dernier, déjà, Agir pour l'Environnement publiait des analyses portant sur quatre produits alimentaires courants contenant soit du dioxyde de titane (E171), soit du dioxyde de silice (E551).
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