"Share Paris", le premier salon en France dédié à l'économie collaborative
Le Salon "Share" ouvre ses portes au public vendredi à l’Espace Champerret à Paris (17e). Pendant trois jours, il y sera question d’économie collaborative et du partage. Un secteur en plein essor en France.
Paris accueille, à l’Espace Champerret (17e) jusqu’à dimanche 24 septembre, le premier salon de l’économie collaborative et du partage. Baptisé "Share" ("Partager", en français), il s’adresse "surtout et avant tout au grand public", explique l’une des organisatrices, Laëtitia Colcomb. Car tout un chacun participe de cette économique collaborative, sans forcément encore s’en rendre compte : "Tout le monde a déjà utilisé BlaBlaCar ou encore Leboncoin, mais n’a pas totalement conscience d’être acteur de cette économie-là."
Un marché à part entière
Ces nouveaux usages sont pourtant en train de révolutionner notre façon de consommer, de nous déplacer, d’apprendre ou encore de faire de la politique. Neuf Français sur dix y auraient recours aujourd’hui d’une manière ou d’une autre. C’est un "nouvel art de vivre ensemble", résume Laëtitia Colcomb. Un art qui, pour ceux qui le maîtrisent, peut s’avérer lucratif. Le chiffre d’affaires généré par l’économie collaborative est estimé en France à 3,2 milliards d’euros et pourrait être multiplié par 20 d’ici dix ans, selon les projections.
On n’est plus seulement un acteur de niche, maintenant on devient un vrai acteur du tourisme
Jennifer Palmer, du réseau d'échange de maison GuestToGuestà franceinfo
Et certains n’ont pas attendu pour se lancer dans l’aventure. L’entreprise française GuestToGuest fait partie des 80 exposants présents à Share Paris. Née en 2011 de l’idée de 22 familles, elle est aujourd’hui le premier réseau d’échange de maison dans le monde, avec 187 pays de destination. "L’échange de maison a été multiplié par dix depuis trois ans et on a trois fois plus de réservations chaque année", souligne Jennifer Palmer, directrice communication de GuestToGuest.
A consommer… avec régulation
Et il y plusieurs raisons à ce succès. "Aujourd’hui, c’est vraiment accessible, ça ne demande pas plus de temps, c’est ouvert à tous", insiste Jennifer Palmer, qui compte sur ce 1er salon grand public pour gagner de nouveaux membres. "C’est important d’aller à la rencontre des gens, de leur expliquer comment ça marche", poursuit-elle. L’argument est aussi financier. "Ce sont des plateformes qui permettent d’économiser 30% sur son budget vacances", assure la communicante.
De l’échange, du partage, des économies,… tout semble sourire à ce nouveau marché du collaboratif. Un marché qui échappe aux circuits traditionnels mais qui pour autant n’est pas libéré de toutes règles, rappelle la mairie de Paris, marraine de ce Salon où ne sont pas invitées des sociétés comme Uber, au cœur de nombreux scandales, ou encore Airbnb. "Il y a effectivement des très gros acteurs de cette économie. Il est aussi de notre rôle de pouvoir les réguler. Ça ne peut pas venir heurter toute une série de politiques publiques qui sont mises en place, comme par exemple les politiques publiques de logement", explique Antoinette Guhl, adjointe à l'Economie sociale et solidaire à la mairie de Paris.
Il y a un besoin de régulation et c’est aussi à nous de pouvoir la mener et de contrôler son application
Antoinette Guhl, adjointe à la maire de Parisà franceinfo
Les premiers bénéficiaires du collaboratif restent jusqu’ici les particuliers. On estime que 85% des bénéfices dégagés par cette nouvelle économie leur reviendraient. Elle aurait en outre déjà généré 13 000 emplois en France.
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