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Sivens : les manifestations prévues vendredi à Albi interdites par la préfecture du Tarn

Le ministre de l'Intérieur avait demandé, jeudi, au préfet d'interdire les manifestations qui devaient se tenir en marge du débat au Conseil général sur ce projet de barrage contesté.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, à Strasbourg (Bas-Rhin), le 3 mars 2015. (CITIZENSIDE / CLAUDE  TRUONG-NGOC / AFP)

"Le préfet interdit toute manifestation relative à Sivens" sur Albi entre 8 heures et 20 heures vendredi, annonce la préfecture du Tarn, jeudi 5 mars sur Twitter. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait demandé, plus tôt dans la journée, au préfet l'interdiction des manifestations, qui devaient se tenir en marge du débat au Conseil général sur le projet du barrage de Sivens.

"J'ai donné instruction au préfet" que les manifestations ne soient pas autorisées, "compte tenu des risques graves auxquels s'exposeraient les manifestants, pour leur intégrité physique" et en raison "du climat de violence", avait affirmé le ministre lors des questions d'actualité au gouvernement. Les pro et antibarrages avaient annoncé des rassemblements à Albi, vendredi matin.

"Lorsque des manifestations sont déclarées, elles ne sont interdites que dans des cas très rares où il y a des risques graves de trouble à l'ordre public sur les biens et les personnes", a-t-il tenu à préciser. "L'ordre républicain doit s'imposer" à Sivens où "il faudra très vite évacuer les lieux", a ajouté Manuel Valls après l'annonce de la préfecture.

L'Intérieur et la FNSEA appellent au calme

Par ailleurs, Bernard Cazeneuve et le président de la FNSEA, Xavier Beulin, ont appelé au calme sur la zone de Sivens où la tension est très vive entre les agriculteurs locaux et les opposants au projet de barrage. Mercredi, les agriculteurs qui bloquaient depuis deux jours les principales entrées de la Zone à défendre (ZAD) de Sivens, occupée par une quarantaine de militants, ont pénétré sur le site et les deux camps s'accusent de débordements.

A l'arrêt depuis octobre, le projet initial de barrage-réservoir a été enterré à la mi-janvier par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal à la suite d'un rapport d'experts défavorable. Mais l'assemblée départementale du Tarn, maître d'ouvrage du projet de barrage, débattra vendredi à Albi de l'alternative à la retenue initialement envisagée qui lui a été proposée par les experts du ministère, à savoir un réservoir plus modeste sur le site de Sivens ou un ensemble de trois retenues latérales ou collinaires (remplies par les eaux de surface).

Bernard Cazeneuve a appelé "solennellement à l'apaisement et à la responsabilité de chacun", face à une "situation d'extrême tension" à l'approche du vote de l'assemblée départementale. Xavier Beulin a souligné, pour sa part, que "ce n'est pas aux agriculteurs de faire évacuer la zone mais à la puissance publique de tout mettre en œuvre si la décision est positive demain".

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