SNCM : le Premier ministre se résout au déblocage des ports
La réaction du Premier ministre sur la grève à la SNCM a été programmée en deux temps. Mardi soir, Manuel Valls a lancé un appel pour que cesse le conflit, en estimant la compagnie maritime en danger de mort. Le ton est monté d’un cran mercredi après-midi, avec cette fois l'annonce d'un déblocage des ports. C'est une mise en demeure aux syndicats à laquelle le chef du gouvernement ne s’était pas résolu jusqu’ici, pour éviter le risque de "la confrontation ".
Entre-temps, un épisode a certainement pesé dans sa réflexion : une manifestation qui a dégénéré en Corse mercredi matin.
"Le gouvernement, dans les heures qui viennent , prendra toutes les mesures nécessaires pour faire cesser les blocages."
La colère monte à Matignon... et en Corse
Lassés de subir le blocage des bateaux, des commerçants, des entrepreneurs et des agriculteurs se sont rassemblés mercredi matin devant la la préfecture de Haute-Corse à Bastia.
Des agriculteurs ont déversé des fruits qu’ils ne peuvent pas vendre sur le continent, faute de dessertes suffisantes.
Une trentaine de manifestants ont ensuite forcé les portes des bureaux de la SNCM et renversé du matériel. Ils demandent notamment la reprise de la desserte d’un bateau "étranger " à la grève. Le ferry Le Kalliste de la Compagnie méridionale de navigation (CMN) est bloqué à quai depuis une semaine à Marseille, par des marins CGT de la SNCM.
Transdev prêt à quitter le navire
L’avenir de la SNCM se joue depuis le 24 juin en pointillé au rythme des tractations entre l’actionnaire principal, Transdev et la quasi-totalité des syndicats de la compagnie maritime. Seul, le Syndicat des travailleurs corses (STC) n’est pas partie prenante dans le mouvement.
Depuis plus de deux semaines, les syndicats réclament l’application d’un accord précédemment acté, prévoyant notamment la commande de quatre nouveaux bateaux.
Véolia qui possède 50% de Transdev, tout comme la Caisse des Dépôts et consignation (CDC) aurait précisé ce mercredi sa position, en voulant céder pour un euro sa participation dans la compagnie maritime. Un retrait qui n’a pas été confirmé par le groupe de transport.
C'est dans ce contexte de plus en plus tendu que les négociations ont repris mercredi après-midi à Marseille.
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