Tourisme: la France perd du terrain
Des “signes de fragilité apparaissent”, a bien dû reconnaître Hervé Novelli, le secrétaire d’Etat chargé du tourisme, aux Assises nationales du secteur (écouter son interview ci-dessous).
_ Parmi ces “signes”, la baisse de sa part de marché (9,1% en 2008, contre 11,9% en 1990) et l’érosion de ses recettes touristiques.
La France, toujours première destination en terme de nombre de visiteurs (82 millions par an) se serait-elle endormie sur ses lauriers ? Elle s’est surtout laissé distancer par des petits nouveaux plus entreprenants, comme le Maroc, la Croatie et Dubaï. Faisant même mentir sa réputation gastronomique et sa tradition d’accueil.
“Se donner les moyens”
Explication de Francesco Frangialli, le président de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) : “il ne suffit pas d’avoir de bons produits, il faut aussi se donner les moyens de les vendre”. Dont acte. Hervé Novelli a lancé aujourd’hui une nouvelle “marque France”. Son logo, une “Marianne en mouvement”, pour attirer surtout les seniors et les visiteurs de pays émergents.
Au chapitre des innovations à venir, Hervé Novelli et Christine Lagarde ont aussi prévu une réforme du classement hôtelier, avec le remplacement du quatre étoiles luxe par cinq étoiles, l’ouverture du ciel aérien à plus de compagnies low cost et la rénovation de 15.000 hôtels d’ici 2011. L’ensemble est censé apporter un nouveau point de croissance d’ici 2020.
Mais avec 77 millions d’euros consacrés à sa promotion touristique en 2007, contre 130 millions d’euros pour l’Espagne, la France ne se donne pas assez les moyens de renforcer son attractivité. Hervé Novelli a promis 10 à 20 millions d’euros supplémentaires, plus dix milliards d'euros consacrés uniquement à la rénovation. L’association des régions de France parle toujours de “désengagement”.
Marie Blondiau
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