Ces stations de ski qui font appel à des étudiants savoyards pour réfléchir à l'avenir de la montagne
Les stations de ski cherchent à se réinventer face au dérèglement climatique et aux exigences du développement durable. Pour cela, elles peuvent compter sur les nouvelles générations.
Accueillir les vacanciers tout en préservant les paysages, la faune et la flore : c'est l'équation à laquelle sont confrontées les collectivités. Certaines font appel à ces étudiants en géographie à l'université Savoie Mont Blanc de Chambéry, dans le cadre d'atelier. La station de Tignes a confié deux missions à Antoine, étudiant en master à Chambéry spécialité aménagement de la montagne. "La première demande, c'était de clarifier le nombre de lits, explique-t-il. Beaucoup de données existent à ce sujet-là mais beaucoup de stations ont des doutes sur la véracité de ces données."
Résultats : environ 30 000 lits à Tignes. Mais des appartements qui méritent parfois un petit rafraîchissement. "On peut parler de la vétusté du parc immobilier qui ne correspond plus aux normes environnementales actuelles, reconnaît Antoine.
"Beaucoup de logements restent froids, c'est-à-dire qu'ils sont très peu loués dans l'année, ce qui bien sûr d'un point de vue économique n'est pas rentable pour la station et d'un point de vue environnemental n'est pas non plus durable."
Antoine, étudiant en master à Chambéryà franceinfo
Ulysse, son camarade de promo, s'est intéressé à la sur-fréquentation estivale du lac d'Aiguebelette, près de Chambéry. Mais dans quelques semaines, son autre mission sera de préserver le ciel du parc naturel du Vercors. "Et là l'enjeu, c'est de réduire la part de pollution lumineuse, propose l'étudiant. À la fois, ce sont des économies d'énergies faites par les communes, et le but c'est vraiment d'amener aussi les urbains qui ne connaissent pas ce ciel qui est de moins en moins visible depuis les villes, mais aussi proposer un nouveau label aussi pour le parc."
Quand les stations manquent de neige
Imaginer la montagne de demain, c'est la consigne de Lionel Laslaz, leur responsable de master. Pour certaines communes, la vraie problématique reste le dérèglement climatique avec un enneigement de plus en plus aléatoire. "Il y a eu une réflexion d'un groupe d'étudiants sur un site de stations, situé à 1 000 mètres d'altitude dans les Vosges, explique le responsable. Et la stratégie qui a été retenue est celle du démantèlement d'un télésiège parce que l'activité autour du ski n'est plus garantie, mais aussi d'essayer de transformer un petit peu le site avec d'autres types d'usages, d'autres types de pratiques."
Et d'après une étude menée par des chercheurs de Météo France, les Alpes ont perdu un mois d'enneigement depuis 50 ans, à basse et moyenne altitude.
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