700 millions d'euros pour 13 RER métropolitains : "Une absolue nécessité", mais ce n'est "pas grand-chose", estime la Fnaut
"C'est une absolue nécessité pour être capable d'offrir des alternatives à la voiture individuelle", a estimé mardi sur franceinfo Bruno Gazeau, président la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut), alors que l'État va abonder à hauteur de 700 millions d'euros la construction de treize RER métropolitains. À l'issue d'un Conseil de planification écologique à l'Élysée, Emmanuel Macron a précisé lundi que le gouvernement a retenu 13 projets.
Mais le montant annoncé par le chef de l'État n'est "pas grand-chose", tempère Bruno Gazeau. Les moyens alloués sont "indispensables pour les études mais sont insuffisants pour faire des travaux de régénération des voies".
franceinfo : Est-ce que vous êtes impatients de voir ces RER métropolitains arriver ?
Bruno Gazeau : On a beaucoup d'impatience de les voir. C'est une absolue nécessité pour être capable d'offrir des alternatives à la voiture individuelle. C'est une absolue nécessité pour bien mailler les bassins d'emploi et que les gens puissent se déplacer avec des correspondances intelligentes. Donc, c'est quelque chose qu'il faut faire. Ça prend évidemment du temps de faire les études. Ça coûte de l'argent. Et les 700 millions qui sont annoncés par le gouvernement sont indispensables pour les études mais sont insuffisants pour faire des travaux de régénération des voies qui ont été évalués par les différentes études autour d'un milliard par métropole.
Est-ce que l'investissement de l'État est dérisoire ou est-ce que c'est un appel qui en appelle d'autres ?
Il y a beaucoup de haltes ferroviaires qui, aujourd'hui, ne sont pas desservies. En remettant en route ces lignes ferroviaires, on peut mieux mailler le territoire et mieux le desservir. Simplement, il faut voir que dans ces grandes métropoles, toutes les radiales vers le centre de la métropole ou vers les zones industrielles ne sont pas toutes les mêmes. Donc il y a, à l'évidence, à réveiller des liaisons routières et des liaisons ferroviaires. Et les services express métropolitains tels qu'on les entend associent à la fois les autocars pour rabattre, pour desservir, et les trains pour les lignes qui sont les lignes les plus chargées et qui méritent ce type de fréquences et de cadencement. Mais il faut bien voir que dans les investissements, il faut régénérer les voies, il faut remettre de la signalétique, il faut remettre du cadencement beaucoup plus important, c'est-à-dire à dix minutes ou à quinze minutes pour ces RER métropolitains. Et tout ça coûte de l'argent.
Qu'est-ce qu'il est possible de faire avec 700 millions d'euros pour 13 projets ?
Pas grand-chose. On fera des études et peut-être quelques travaux préparatoires. Effectivement, ça coûte en moyenne un milliard par métropole. Donc ça s'ajoute aux investissements indispensables de régénération du réseau pour que les trains puissent rouler en toute sécurité avec un réseau rajeuni. Cela se rajoute aux premières phases des lignes nouvelles pour accroître le nombre de sillons pour mieux améliorer les trains du quotidien sur les grandes métropoles. Cela se rajoute aux investissements nécessaires pour les trains de nuit, cela se rajoute pour que l'offre réponde à la demande. Et on sait qu'aujourd'hui l'offre est inférieure d'environ 15 à 20 % à la demande de transport public.
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