Nationalisation temporaire des chantiers navals STX de Saint-Nazaire : les syndicats circonspects
Après la décision de la France d’exercer son droit de préemption sur le capital du constructeur naval STX de Saint Nazaire, les syndicats sont circonspects, partagés entre soulagement et méfiance.
L'Etat a décidé de faire valoir son droit de préemption sur le capital du constructeur naval STX, alors que l'italien Fincantieri exige de détenir plus de 51% du capital, le gouvernement entendant ainsi "défendre les intérêts de la France en matière de construction navale". Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a précisé jeudi 27 juillet que cette nationalisation ne serait que temporaire et sera d’ailleurs à Rome mardi pour reprendre cette négociation.
Les problèmes de fond restent entiers
Pour les syndicats, cette annonce apporte à court terme une certaine stabilité à l’activité des chantiers, mais les problèmes de fond restent entiers. Pour la CFE-CGC les chantiers ont avant tout besoin d’un actionnaire de référence qui soit un industriel. L’effet d’annonce est peut être joli sur le papier, mais un peu creux. "On navigue à vue, clairement, estime, François Janvier délégué CFE-CFC chez STX. Puis l’Etat préempte, alors que continuent les discussions avec Fincantieri. Nous serons vigilants : là, on rebat un peu les cartes, avec des incertitudes qui reviennent sur la table. Surtout si cela devait conduire à un autre montage, avec d’autres actionnaires, qui n’accepteraient peut-être pas ce qu’avait accepté Fincantieri."
La CFDT attend la reprise des négociations
Pour les syndicats il ne faudrait pas que le gouvernement se place en sauveur de STX pour son image, au détriment de ceux qui y travaillent. Christophe Morel, délégué CFDT chez STX attend de voir ce qui sortira de cette entrevue mardi à Rome, il attend surtout la reprise de discussions avec les Italiens. "Je pense que nous sommes capables de construire quelque chose avec eux, en étant prudents, affirme Christophe Morel. Dans le pacte d’actionnaire, nous avons obtenu plusieurs garanties du gouvernement précédents, et qui, je l’espère, ont été transcrites, notamment sur le maintien de certaines activités, sur le maintien du développement des énergies marines, sur l’emploi…Si ces garanties sont là demain, cela nous ira très bien…"
Le gouvernement attendu sur le volet social
La CGT, pour sa part, attend au tournant le gouvernement sur le volet social. "Aujourd’hui, nous sommes en sous-effectif au chantier, dénonce Alain Lebrun délégué CGT chez ST. La concurrence sociale est de plus en plus criante sur le site. Les emplois précaires sont de plus en plus prégnants. Et personne ne s’y oppose, pas même l’Etat… " Ici, à Saint Nazaire les syndicats attendent de voir quelle tournure prendra cette négociation à Rome mardi 1er août.
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