Covoiturage : "On économise facilement 1 500 euros par an", affirme le directeur France de Blablacar
Le gouvernement veut inciter les Français à faire davantage de covoiturage. Un moyen selon l'exécutif de lutter contre la crise énergétique et le réchauffement climatique.
"On économise facilement 1 500 euros par an avec le covoiturage", affirme ce mardi 13 décembre sur franceinfo Adrien Tahon, directeur France de Blablacar. Le gouvernement a annoncé le matin même un plan de 150 millions d'euros pour encourager et financer le covoiturage. Parmi les mesures énoncées, des aides aux collectivités locales et un bonus de 100 euros pour les conducteurs qui s'inscrivent sur la plateforme de covoiturage Blablacar. Le gouvernement espère ainsi une économie de 4 millions de tonnes de CO2, une amélioration de la qualité de l'air mais aussi un effet sur le pouvoir d'achat.
Franceinfo : Ce bonus de 100 euros, ça ne concerne que les conducteurs qui vont s'inscrire sur Blablacar après le 1er janvier ?
Adrien Tahon : Il s'agit en réalité d'un double bonus pour les nouveaux utilisateurs. Un bonus de 100 euros pour le covoiturage longue distance, pour les trajets de plus de 80 kilomètres et un bonus de 100 euros pour le covoiturage domicile-travail pour les distances de moins de 80 kilomètres. L'enjeu aujourd'hui, c'est qu'il y a très peu de gens qui ont commencé à covoiturer au quotidien. Donc quasiment tout le monde est éligible à ce bonus au moins une fois. Quand on commence à covoiturer, on économise facilement 1 000 à 2 000 euros par an. Le plus difficile, c'est de se lancer et de faire le premier trajet, d'où la mise en place de ce bonus.
Passer de 600 000 trajets par jour à 3 millions, cela vous semble réaliste ?
Ca me parait réaliste et nécessaire. On a aujourd'hui plus de 15 millions de voitures sur la route qui font plusieurs déplacements par jour, avec en général une seule personne dans la voiture. On a le potentiel de faire ça et on a aujourd'hui l'écosystème pour le faire. Avec la crise sanitaire, les gens ne se déplaçaient pas. Mais là cette année, c'est très bien reparti. Les habitudes n'ont pas été perdues, ceux qui avaient commencé à covoiturer sont retournés au covoiturage.
La question de la sécurité se pose aussi, à l'idée de monter dans la voiture d'un inconnu ou d'une inconnue. Est-ce que c'est de votre responsabilité de vérifier le profil des utilisateurs de votre plateforme ?
C'est tout l'intérêt justement, de passer par des applications de covoiturage qui vont vérifier tous les profils, les permis de conduire, l'identité, avoir une traçabilité et les avis. On demande aux gens des pièces qui vont nous permettre de vérifier que c'est bien eux qui font ces trajets-là. La communauté peut aussi laisser des avis. On est toujours libre de choisir avec qui on va covoiturer et de choisir tel conducteur, telle conductrice, tel passager pour être rassuré. Statistiquement, il n'y a pas de mauvaises surprises. On fait du covoiturage depuis quinze ans et si ça continue à se développer, c'est parce que ça se passe bien.
Le passe Navigo annuel en Ile-de-France donne accès à deux trajets en covoiturage offerts par jour. Mais il faut être au courant de ce dispositif. Que pensez-vous de la communication des collectivités locales ?
La communication, c'est la répétition. Il faut qu'on s'y mette tous fréquemment et qu'on continue. Je pense que c'est nécessaire puisque les collectivités locales ont des canaux de communication que nous, plateformes de covoiturage, n'avons pas pour communiquer avec les administrés de leur région. Donc c'est complémentaire, et on travaille main dans la main avec ces collectivités pour avoir un message cohérent, simple et qu'on répète jusqu'à ce que les gens commencent à covoiturer.
Il y a cette dissociation entre les trajets courts du quotidien et les trajets plus longue distance pour l'instant. Ceux-ci sont les plus utilisés sur notre plateforme. C'est plus facile de commencer à covoiturer sur des trajets longs puisqu'on a un peu plus le temps. Les trajets du quotidien sont plus contraints. D'où l'intérêt d'avoir un double bonus sur des trajets longue et courte distance, car beaucoup de gens vont in fine se mettre à covoiturer au quotidien, mais en commençant par des trajets plus longue distance.
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