Crise en Bretagne : pour le préfet, "les conditions du dialogue sont remplies"
Patrick Strzoda s'est exprimé après six heures de réunion avec les élus et les acteurs économiques et sociaux de la Bretagne.
"Le dialogue a pu avoir lieu et il y a eu concertation, cet objectif est rempli." Le préfet de la région Bretagne, Patrick Strzoda, a affirmé, mercredi 6 novembre, que "les conditions du dialogue sont remplies". Il s'est exprimé après six heures de réunion avec les élus et les acteurs économiques et sociaux de la région, sur le Pacte d'avenir de la Bretagne, à Rennes (Ille-et-Vilaine). Ils ont donc trois semaines pour parvenir à la signature de ce pacte, qui doit soulager l'économie bretonne, en proie à une vague de plans sociaux.
Que contient le Pacte d'avenir ?
Projets d'infrastructures, de mise aux normes énergétiques de bâtiments et de logements, de formation, dans les énergies marines ou le haut débit sont quelques pistes évoquées mercredi à Rennes. Pour ce qui concerne le volet "urgence", il a été demandé que les mesures en faveur des salariés licenciés ou les territoires impactés par les restructurations, dans le Finistère, soient élargies à d'autres bassins d'emplois victimes de restructurations.
Un plan "ambitieux" a d'ores et déjà été adopté mercredi après-midi, sur la mise aux normes énergétiques de bâtiments et de logements. "L'objectif, à l'horizon 2017, est la mise aux normes énergétiques de 45 000 logements en Bretagne", contre 8 000 par an actuellement, a dit le préfet. Concernant le financement, les collectivités et l'Etat sont prêts à s'engager dans ce programme. Des programmes de formation pour accéder aux métiers concernés vont être lancés en relation avec la Région et la Fédération du bâtiment.
"Il a aussi été convenu de créer des filières d'excellence, créatrices d'emplois", notamment dans les énergies marines renouvelables et le numérique, a dit le préfet. "On a pris la décision de lancer des programmes dans ce secteur en s'appuyant sur des centres de recherches à Rennes et à Brest", a-t-il pointé.
Quelles sont les conclusions de la réunion ?
"Des deux réunions de travail, même s'il y a eu beaucoup d'expressions divergentes, je retiens deux éléments fondateurs : toutes les personnes qui se sont exprimées considèrent que c'est par le dialogue qu'on va régler les problèmes de la Bretagne", a dit le préfet lors d'un point de presse. "Les conditions sont remplies pour qu'on dialogue et qu'ensemble on construise ce pacte d'avenir", proposé par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, à la mi-octobre, a ajouté le représentant de l'Etat.
Les participants à la réunion partagent aussi l'idée que le "concept de pacte est une bonne idée" pour apporter "des réponses à des situations de crise en urgence et en même temps dresser des pistes de développement auxquelles toutes les collectivités et tous les responsables économiques peuvent adhérer", a souligné Patrick Strzoda. Le préfet a ajouté : "J'ai le sentiment qu'il y avait une volonté d'avancer. Tout le monde dit qu'il faut que ça bouge. (…) J'ai l'impression qu'en facilitant la parole, on rapproche les objectifs."
Toutefois, le syndicat FO a claqué la porte des discussions à la préfecture de région.
Nadine Hourmant, déléguée syndicale chez le volailler Doux, demande plus d'argent public. Les 15 millions d'euros promis par le Premier ministre ne suffisent pas, selon la syndicaliste : "Aujourd'hui on n'a rien du tout, ne commettons pas encore une nouvelle fois des erreurs, il y a moyen, mais il faut aujourd'hui rapidement de l'argent public."
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