Les 210 salariés d'Ecomouv' demandent à Ségolène Royal de clarifier leur situation
Dans leur lettre, les salariés d'Ecomouv', société chargée de la mise en place et de la collecte de l'écotaxe puis du péage de transit poids lourds, demandent à Ségolène Royal de préciser ses choix après le report "sine die" de l'écotaxe visant les poids lourds.
Les 210 salariés d'Ecomouv' à Metz et Paris ont demandé à la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, de clarifier rapidement la situation de leur entreprise, après l'annonce de la suspension sine die de l'écotaxe et du péage de transit poids lourds. Dans un courrier transmis vendredi à Ségolène Royal, et dont l'AFP a obtenu copie mardi 21 octobre, les salariés d'Ecomouv' demandent "que l'expression indéfinie 'suspension sine die' soit très rapidement traduite, en termes de conséquences sur le péage transit poids lourds et sur le contrat liant l'Etat et Ecomouv'".
Dans leur lettre, les salariés d'Ecomouv', société chargée de la mise en place et de la collecte de l'écotaxe puis du péage de transit poids lourds, demandent à Ségolène Royal de "cesser de dénigrer systématiquement sur la place publique" leur travail, "en étayant notamment [ses] contre-vérités extrêmement blessantes". Ils déplorent un "climat de désarroi et d'incertitude" après l'annonce, le 9 octobre, de l'abandon du dispositif, qu'ils ont appris "par voie de presse".
"Madame la Ministre, vous ne pouvez pas remettre en cause le dispositif écotaxe voté par les parlementaires par votre seule volonté et votre a-priori. Votre position ne vous permet pas davantage de faire de mauvais procès à l'ouvrage technologique remis par Ecomouv' dont vous avez signé la mise à disposition le 20 juin 2014, reconnaissant par là même son caractère pleinement fonctionnel", soulignent-ils. Contacté par l'AFP, le ministère de l'Ecologie a confirmé la réception de ce courrier, et indiqué que les salariés allaient être reçus.
Une situation "ubuesque", selon une salariée
Ecomouv' est une filiale entre l'Italien Autostrade qui détient 70% du capital, et les Français Thales (11%), SNCF (10%), SFR (6%) et Steria (3%). La société basée à Metz emploie 200 salariés et quelque 130 fonctionnaires des douanes, recrutés pour la plupart entre 2012 et 2013 pour assurer le recouvrement de la taxe. Une membre du comité d'entreprise d'Ecomouv' a raconté que l'entreprise continuait de fonctionner normalement, qualifiant la situation d'"ubuesque". "Nous avons toujours des réunions avec l'Etat sur l'avancée du projet", a-t-elle expliqué, évoquant même "une hausse de la charge de travail", du fait de l'expérimentation débutée le 1er octobre, et toujours en cours.
Les salariés disent attendre de la ministre "le respect de la signature de l'Etat du contrat ; à défaut, une décision pleinement assumée et expliquée devant les salariés du groupe ; à défaut, l'assurance d'un avenir professionnel pour l'ensemble des salariés et le maintien d'une activité sur le site messin ; à défaut, l'assurance de fournir les moyens financiers à la société Ecomouv' pour l'accompagnement de ses salariés".
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