Carhaix : la mobilisation des Bonnets rouges ne faiblit pas
Entre 17 000 et 40 000 Bonnets rouges se sont rassemblés à Carhaix (Finistère), pour défendre l'emploi en Bretagne. Ils ont été plus nombreux qu'à Quimper, le 2 novembre.
"C'est une très très grande réussite. En un mois, faire deux rendez-vous de cette taille, c'est inédit en Bretagne". Le maire de Carhaix (Finistère) et porte-parole des Bonnets rouges, Christian Troadec, crie victoire. Il estime à plus de 40 000 le nombre de manifestants , samedi 30 novembre, dans sa ville. La préfecture du Finistère parle pour sa part de 17 000 participants au plus fort du "rassemblement festif" et 14 000 dans les rues de la ville du centre-Bretagne.
L'objectif de cette manifestation pour défendre l'emploi en Bretagne était de transformer l'essai du 2 novembre à Quimper. C'est donc un succès puisqu'elle avait réuni entre 15 000 et 30 000 personnes. "Après Quimper où nous étions plus de 30 000, nous voici ici aujourd'hui à Carhaix encore plus nombreux", a lancé Christian Troadec à la foule. Selon lui, le chiffre définitif pourrait encore augmenter.
"C'est une véritable réussite. On peut être fiers d'être Bretons !", a lancé à la foule Thierry Merret, président de la FDSEA du Finistère, sur la scène qui était barrée du slogan "RE'ZO RE" ("trop c'est trop" en breton). "C'est qu'un début", a-t-il lancé devant l'assistance.
Bonnets rouges, drapeaux bretons et sonneurs
Des centaines de personnes, la plupart un bonnet rouge sur la tête et un drapeau breton à la main, se sont rassemblées dès le milieu de journée sur le site du festival des Vieilles Charrues, une vaste prairie bordée d'arbres aux portes de la petite ville de 8 000 habitants. Sur une estrade, des sonneurs enchaînaient les musiques traditionnelles bretonnes pendant que des dizaines de tracteurs et de camions, tous feux et gyrophares allumés, ont convergé vers le site.
Dans la foule, des jeunes, des retraités, des ouvriers, des petits patrons, des salariés, des agriculteurs, des fonctionnaires. Parmi eux, se trouvaient des salariés ou anciens salariés de Tilly-Sabco, Gad et Marine Harvest, trois entreprises en grande difficulté dans le Finistère, avec à la clé des suppressions ou des menaces de suppression de postes, à l'origine de la colère bretonne.
"C'est un échantillon de la Bretagne qui veut vivre", a commenté Magalie, 41 ans, Gwenn-ha-du (le drapeau blanc et noir de la Bretagne) à la main. Elle-même est femme d'agriculteur, dans le Morbihan, et se dit "fière d'être là. Parce que je suis du pays, que je me bats pour l'emploi, pour la région, et que je veux exprimer mon ras-le-bol fiscal".
"La régionalisation de la France"
Christian Troadec a invité le chef de l'Etat à venir lancer en Bretagne "la régionalisation de la France". "J'invite aujourd'hui le président de la République, François Hollande -qui pour le moment n'a pas dit un mot sur ce qui se passe en Bretagne- à venir entendre ce que nous avons à lui dire", a-t-il poursuivi.
"Nous avons des propositions à faire, nous sommes ouverts au dialogue, mais il y a un préalable qui est la gratuité des routes avec la suppression de l'écotaxe. Aujourd'hui on est étranglés par les contrôles et les contraintes", a ajouté Thierry Merret. Il réclame une "relocalisation des décisions", appelle les autres régions françaises à se mobiliser et estime que "le Pacte d'avenir ce n'est que du recyclage de mesures déjà annoncées".
Le pacte signé mercredi
En réponse, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, que "le pacte sera présenté au Comité Economique Social et Environnement de la Région (CESER) le 4 décembre. Il sera ensuite signé par le Premier ministre, qui se rendra à Rennes dans les prochaines semaines".
Par ailleurs, "le gouvernement déplore le décès d'un homme de 50 ans qui a fait un malaise cardiaque", a indiqué Najat Vallaud-Belkacem, tout en soulignant que le défilé "s'est déroulé sans incident".
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