: Vidéo En Bretagne, les bonnets rouges font les affaires d'Armor Lux et du Medef
Dans la région, certains estiment que les revendications sur l'écotaxe éclipsent la mobilisation pour l'emploi et que les manifestants ont été récupérés par le patronat local.
A sept euros pièce, les bonnets rouges se vendent comme des petits pains, dans la boutique Armor Lux de Quimper (Finistère), jeudi 31 octobre. Les Bretons qui comptent manifester samedi à Quimper viennent s'équiper pour ce rassemblement qui s'annonce comme le point d'orgue d'une mobilisation contre l'écotaxe, mais aussi pour l'emploi en Bretagne. Ils veulent arborer ce symbole de la révolution antifiscale bretonne du XVIIe siècle, récemment remis au goût du jour.
Au début de la mobilisation, ces bonnets ont été offerts aux manifestants par le patron d'Armor Lux, avec l'accord du Medef. Pierre Balland, le président de l'organisation patronale du Finistère, reconnaît que la mobilisation contre l'écotaxe, que le patronat combattait depuis quatre ans, l'a "bien arrangé". "On a été rejoints par un monde qui sait se faire mieux entendre que nous", confie-t-il. Des agriculteurs, marins, transporteurs, artisans, commerçants ou salariés plus habitués à manifester que leurs employeurs.
Mais la CGT locale juge, elle, que les salariés ont été récupérés. "Aujourd'hui, on entend parler que des revendications du patronat sur l'écotaxe", déplore Anne-Véronique Roudaut, secrétaire générale de l'union départementale de la CGT du Finistère. Pour elle, "l'écotaxe ne ramènera pas des emplois en Bretagne". "Pour nous, l'écotaxe n'était qu'un symbole", confirme Thierry Merret, porte-parole du Collectif pour l'emploi en Bretagne et président du syndicat agricole du Finistère (FDSEA). Il ne faut pas oublier, rappelle-t-il, que l'agriculture, l'agroalimentaire, l'automobile et l'électronique vont mal en Bretagne.
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